dimanche 31 mai 2009

Il était une fois un collectif p.t.2

C'est après le 2hot 2 handle que les choses ont commencé à bouger. On s'est mis rapidement à faire des shows, et beaucoup. pas tous payés j'en conviens mais on en a fait suffisamment pour penser à l'éventualité de faire un disque et de partir un label. Car on avait qu'une idée en tête: être indépendant. Il fallait s'assumer de A à Z.

Les rencontres avec R.U. et 1-2 d'Piq ont été décisives. R.U. était un ami de jeunesse à Égypto et Nabi, on l'avait vu en show dans une soirée qu'on avait organisé au Keur Samba (sur Parc), le bar du père à Karim. Lui nous avait booké pour un de nos premiers shows à St-Sauveur (ou Val-David...) avec Shades et South Squad. Pour ce show là on s'était dit qu'on allait écrire au moins 4 chansons pis qu'on allait s'acheter des t-shirts Zig-Zag assortis...Bon, c'est un peu kétaine mais fallait rep pour le weed et on avait pas de budget pour se faire faire nos propres t-shirts...

1-2d'piq était aussi l'ami de Nabi et Égypto. À vrai dire, 1-2 , R.U. et Naes formaient un band au secondaire et faisaient des covers de King Crimson (entre autres...). Nabi nous avais dit que cet ami voulait faire des beats et s'était acheté un ASR-10 (un sampler...). En réécoutant les beats que 1-2 d'piq a produit pour nous, je me dis que c'était drôlement en avance sur son temps et, c'est mon avis personnel, je crois encore que ces beats là tuent. Ils ont grandement contribué à définir mon esthétisme du hip-hop. Et ce salopard a aussi réussi à instiguer chez moi un amour pour le free-jazz et la musique expérimentale. Nul besoin de préciser qu'on n'était pas tous d'accord sur les beats par contre...

Ainsi, on a décidé de partir un label: AT Musique. C'était un label avec 7 dirigeants: les membres de Traumaturges, 1-2 d'piq et R.U. De 98 à 2000 on a cumulé les chansons, les collaborations, avons fait appel à plein de beatmakers (je me rappelle de deux beats de Horg, entre autres...). Certains considèrent cette période comme étant l'âge d'or du Hip-Hop québécois. En 99 paraissait finalemnt l'album de Sans Pression «514-50 dans mon réseau» sur l'étiquette Mont-Real, fondée par Cédric Morgan. c'est en 2000 qu'on a sorti le seul et unique disque de Traumaturges «Suce Mon index», à peu près en même temps que «L'accent grave» d'Yvon Krevé. À cette époque j'habitais à Québec pour l'université et j'ai eu la chance de rencontrer les gars de Good Samaritains, Délicate Altercation (bref le crew des Ambassadeurs) mais aussi Boogat.

Dans l'année 99-2000, il y avait un autre crew qui commençait à se solidifier. Ce crew avait pris naissance grâce à l'arrivée à Montreal d'un rapper anglophone du nom de Chance Won. Chance était fort...très fort. Textes intelligents, freestyles de feu et suffisamment de charisme pour influencer les gens (et les crosser, mais ça c'est une autre histoire...). Ce crew se nommait Jacob's Ladder et était composé du groupe Divizion Blindée (Arnak et MGM), Chilly D, DJ Minirodz, Chance Won, V-Da (Dee) et Bless (qui connaîtra le succès qu'il méritait avec Platinumberg...). On côtoyait aussi Loes, qui devait avoir 16 ans à ce moment (!) et qui est devenu l'accolyte de Chance. Ce crew aurait pu devenir énorme...mais la vie en a fait autrement. Rass et V-Da collaboraient énormément ensemble à un moment donné et ils ont formé le groupe 1gars 1fille (qui n'a pas duré longtemps). Bref on voyait Dee souvent et je me rappelle d'avoir eu en ma possession une cassette d'un groupe nommé Fratelli Fortunate où y rappait Manspino (DJ de Sans Pression plus tard) et le beatmaker étant nul autre que Josh Dolgin (SoCalled) qui produisit des beats pour Dee. D'autres sous-groupes se sont formés avec les membres de Traumaturges et d'autres rappers : Dommages et Z'intérêt (L'intrus et Casco) et Son 2PT (R.U. et Égypto).

Ces souvenirs me ramènent également aux jeudis hip-hop des Foufs...C'était comme aller à la messe...On y retrouvait semaine après semaine les mêmes acteurs de la scène hip-hop québécoise. À un moment donné, un des bouncers des Foufs (Jo) était devenu notre agent car il connaissait la grande soeur de Rass. L'association aura été brève mais tout de même très intéressante. À cette époque les groupes de rap jouaient beaucoup dans les raves, ce n'était pas rare d'y voir une scène/salle hip-hop avec des bands qui performaient.

À la sortie de «Suce mon Index», Traumaturges étaient pas mal connu. En 99, la participation à la compilation «Montréalité» de Lovon a permis de faire connaître la track «Suce mon index». de plus, R.U. y avait fait aussi une track. Le lancement aux Foufs a été un de mes shows les plus mémorables. L'intrus étant tombé en bas du stage et remonté comme si rien était...Le graffeur Quermit (Back175) avait fait le dessin de la pochette et c'est le francais G (Guillaume?) qui avait réalisé le vidéoclip de «Rap Sale», un clip que je considère encore comme une superbe réalisation artistique (mais les avis étaient et sont encore mitigés). Le vidéo de la «Traumatorture» à quant à lui été réalisé par le graffeur Cheeb. Il y a eu un chiâle épouvantable pour ce vidéo car la toune était trop longue et que personne voulait enlever son couplet pour permettre la diffusion télé. C'est moi qui ait accepté de l'enlever car je trouvais ça complètement stupide de ne pas faire ce vidéo. Mais si le vidéo à joué cinq fois à Musique Plus, c'est beaucoup...on aurait peut-être pas dû enlever de verses...

Sur youtube il y a un extrait du vidéo de Rap Sale et le gars qui l'a posté dit que c'est un vidéoclip très rare...et il est même pas au complet....Si quelqu'un peu uploader la version complèt ce serait cool. Et si vous trouvez celui de la Traumatorture, mettez-le sur youtube aussi car je crois equ'il est encore plus rare...

http://www.youtube.com/watch?v=Jmvh2wEY2HE

Il était une fois un collectif p.t. 1


Connaissez-vous Atach Tatuq? Surement. On n'arrête pas de m'en parler. Au début quand je faisais des entrevues pour de projets personnels, c'était la question qui revenait tout le temps: pis qu'est-ce qui se passe avec Atach Tatuq? Après deux-trois réponses du genre; je veux pas parler de ça, on m'a foutu la paix...

Je suis dans un mood hip-hop ces temps-ci et à la recherche d'un lectorat (!), donc je me suis dit que léger historique vu de l'intérieur pourrait intéresser certaines personnes.

Je me rapelle quand j'ai rencontré Rass (aka Virus). C'était à la fin de l'été 96 au cégep de Brébeuf. J'avais des amis qui y allaient et j'étais aller chiller un après-midi avant que ma session commence de mon côté. Rass avait des amis communs avec les miens et dû à des histoires de drogues, il allait commencer une session au Cégep Maisonneuve (où j'allais). On a cliquer tout de suite et quand je lui ai dit que j'écrivais des textes de rap, il a voulu embarquer avec moi. On a donc décidé de former un groupe. J'avais des amis à l'époque qui faisait aussi leurs trucs de leur côté. Mon ami Awen, qui m'a initié au rap français, était dans un groupe appelé Hoparleurs et on a fait quelques petites soirées d'échanges mais on était un peu intimidé...

À Maisonneuve j'ai commencé une émission de radio de rap français avec Rass et Karim, appelé Eskwad Taktik (quel nom b.s., le pire c'est qu'il y a encore du monde aujourd'hui qui nomme leur projet avec des noms aussi b.s.). Au fil des fumeries dans le jardin intérieur et au vivoir, notre petit groupe a pris forme. Il y avait moi, Rass, Karim, Egypto et l'Intrus. On se voyait à tous les jours pour fumer et notre amour du hip-hop nous a permis de nous associer. Sauf que, outre Rass et moi, les autres n'étaient pas sérieux; ils n'écrivaient que très peu de rhymes, aimaient mieux faire du graff que rapper...nous on était du genre à prendre des cassettes d'instrus et emprunter un karaoké au service étudiant pour s'enfermer dans une classe ou à l'auditorium.

Naturellement, le crew de graff à pris de l'ampleur. Sous la dénomination de D.A. (délinquent artists), le cégep Maisonneuve s'est fait beurré de tags pas très beau et à servi de murs brouillons...D.A. c'était: Tamèr (Égypto), Faze 2 (l'Intrus), Sober (Karim), Sage (Malick, le frère de l'autre), Seifo, Wedz et Eight (Casco). J'en oublie surement. D.A. est resté par contre et s'est développé en un crew de graff très actif qui a vu naître de sacré writers (dont Scan). Mais à un moment donné, les rôles se sont inversés et le rap a pris le dessus, je dirais en 97.

Quand j'ai finalement déménagé en appartement (en 97), j'avais emménagé dans un bloc abandonné sur la rue Masson au coin de la 7e avenue. J'ai acheté un karaoké et on a pratiqué, s'enregistrant sur des cassettes. Quand on a commencé à devenir un groupe sérieux, on s'est dit qu'il nous fallait absolument un DJ. Un groupe de rap sans DJ n'étant pas un groupe de rap. S'ensuivit la rencontre de DJ Nabi (maintenant Naes) par l'intermédiaire d'Égypto. C'est lui qui nous filait des cassettes d'instrus pour rapper dessus. À l'époque , il y avait un show de radio que tout le monde écoutait JahTak, à la radio communautaire. Cédric Morgan, l'animateur organisait des shows annuels avec le crew Akadémia, mettant en vedette les artistes de la scène locale nommé «2 hot 2 handle». Ils avaient même sortis un mixtape avec la cuvée 96, qui m'a fait décourir Yvon Krevé. Il y avait déjà quelques groupes établis à l'époque; Sans Pression, Muzion, Shades of Culture, Cerveau et Rdpizeurs, L'Extremiste Zen, Dame de Pique, X-Hordes, O.S.I.R.I.S., P.P.T....Durant cette même période, je crois que la majorité de la scène s'est vue prise par surprise avec la sortie de l'album de Dubmatique, suivit de près par celui de la Gamique, LMDS et La Constellation....On prônait un français international, allant à l'encontre de la leçon que nous avait pourtant donné KcLmnop...Naturellement, plusieurs se sont révoltés contre ces sorties commerciales, nous y compris. C'est dans cette période qu'a vu le jour Traumaturges, composé de Virus, l'Intrus, Égypto Boz, Khyro et DJ Nabi. Plus tard, notre beatmaker officiel fut 1-2 d'pique mais pas tout de suite.

Pour faire du rap comme on l'entendait, il nous fallait des beats comme on les entendait. Malick, en 98, a pris ses économies pour enregistrer une compilation de rap montréalais intitulée «Ça tape trô pour les faux». Il a loué un studio et acheté des beats a un artiste underground très ouvert: Fang. Sur cette compile on retrouvait : O.S.I.R.IS., Rdpizeurs feat Sans Pression, South Squad, Don Camilo, Hoparleurs, Jayhar the big fella, Fang et Traumaturges feat Ravette. Rass s'envoulait d'avoir déménagé à Vancouver à cette époque et n'a pu prendre part à cette compile. Notre track, intitulé «Les moutons dans l'pré» était un diss track «avant-gardiste» utilisant le concept de la merde pour qualifier ce qui se faisait à l'époque. Par la suite , on s'est fait inviter au 2hot 2handle et il nous fallait un autre beat. Le concept était simple: pleins de groupes, 1 toune chacun. On est donc allé chez Fang pour faire un beat avec lui, c'était le beat qu'on entendait tous dans notre tête, «avec des violons», qui a donné le track «Suce mon index». On a pratiqué pendant des semaines, on a même fait une genre de chorégraphie et je peux affirmer qu'on a rock le shit. Parceque le beat bûchait et qu'il semblait étrangement plus fort que les autres.

à suivre...

samedi 30 mai 2009

Pour l'amour du hip-hop


J'aimerais ça parler de Hip-Hop ce soir. Je me dis que ça pogne le hip-hop, les gens aiment lire la-dessus...mais il n'y a rien de bon dans le hip-hop. Surtout le hip-hop québecois...je pourrais vous parler de beefs minables entre rappeurs de second ordre mais ça n'a que très peu d'intérêt. Je pourrais également aborder une des quelconques sorties d'album de ces rappeurs de second et de troisième ordre, mais ça , ça ne m'intéresse pas...Le hip-hop québécois voit ses rangs grandir à chaque semaine d'un album médiocre...triste réalité.

Je me demande ce qui s'est passé avec le hip-hop québecois, ou même le hip-hop en général. Qu'est-ce qui a bien pu intervenir au cours des 7-8 dernières années pour arriver à un tel constat pathétique? Dépendamment de où on se situe dans le spectre du hip-hop, notre réponse est différente. Certains diront les beefs, le retour des années 80, la situation économique actuelle, l'avènement de l'internet...d'autres en sont satisfaits...Pour ma part j'en sais trop rien. Ce qui m'inquiète par contre c'est la perte du message et du souci de la qualité lyricale. C'est normal, c'est ce que je prône dans mes propres chansons me direz-vous. Ben un peu. Reste que j'ai grandi en écoutant du hip-hop de qualité et que je tiens à en faire de mon côté et que qualité ne rime pas juste avec qualité sonore (en fait ça rime même pas avec sonore).

Je ne sais pas si on peut pointer un coupable...peut-être que celui-ci est tout simplement la suprématie du beat? Ce serait dans l'ordre naturel des choses, non? Le beat, c'est le rythme; le rythme de travail, le rythme qui nous enchaîne à un ordre établi. Ce rythme s'est tellement infiltré dans notre inconscient qu'on l'utilise même dans des moments où on cherche à fuir cette aliénation ... En y pensant, ça donne un peu de sens; les héros du beat actuels prônent généralement des valeurs liées au capitalisme et nous démontrent dans leurs vidéos qu'ils en sont prisonniers. Je ne veux pas tomber dans le prêchi-prêcha, mais l'accumulation de biens matériels, les bijoux, la revendication d'une masculinité par la soumission de la femme à un travail sexuel....

Et il y a de ces «rappeuses» (notez les guillemets) qui jouent le jeu. En fait, elles ne jouent pas, elle travaillent. Utilisant le beat pour mettre en valeur le travail d'une féminité prisonnière d'un carcan machiste. Le pire, c'est qu'elles disent qu'elles font le contraire...

La situation au Québec est encore pire que tout...je mets ça sur le dos de la petitesse de la scène culturelle et des canaux médiatiques qui la diffusent. Certains groupes qui connaissent un succès relatif sont pour moi des aberrations...flow de merde, texte encore pire, personnalité calquée sur un artiste plus en vue, beatbox de piètre qualité... mais il y a du beat. Et généralement un beat électro...On me qualifiera de rétrograde, de retourner dans les années 90, d'accepter le changement, que les gens ne veulent plus se prendre la tête avec des textes compliqués, qu'ils veulent juste danser et avoir du plaisir...

Le plaisir, les loisirs, tel qu'on les connaît, sont une aliénation en lien direct avec le principe du travail. Ils nous rendent esclaves du beat et du divertissement qu'il nous procure. Le seul échappatoire est dans l'attention (j'utilise volontairement ce terme pour éviter de tomber dans le new-age et autres discours de conscience stériles qui me donnent la chair de poule).

Il y a qulequechose de bien par contre dans le hip-hop d'ici, c'est le site www.boutique-rap.com
Fruit du travail bénbévole d'un gars qui s'efforce à diffuser du hip-hop de qualité (selon ses critères) en français. Ce qui fait qu'il vend des importations de France à prix modique et de cd de rap québécois dans lesquels il croit. Et ça se fait bénévolement, à 1 dollar de plus que le prix de l'achat du disque au label ou aux artistes. Il livre même à domicile...


www.boutique-rap.com

vendredi 29 mai 2009

Une autre histoire de liste


J'ai publié plus bas la liste du top 50 du Japrocksampler de Julian Cope. Ceci m'a amené à l'esprit une autre liste, mythique celle-là. Il s'agit de la liste de Nurse with Wound. Bon, il faut préciser que ça date, les mélomanes avertis sont déjà au courant de cette liste mais moi c'est très récent. Donc autant le partager.

Nurse with Wound est l'oeuvre de Steven Stapleton, musicien/électronicien expérimental de Londres, existant depuis 1979. La lsite de NWW est devenue une légende. Celle-ci composait la couverture de leur premier album «Chance Meeting on a dissecting table of a sewing machine and an umbrella». Cette liste a, par la suite, eut un ajout sur le deuxième album de NWW. Ce sont des noms de groupes et d'albums ayant influencé Steven Stapleton. Pour la majorité, il s'agit de groupes ayant disparus dans l'obscurité dont leur unique album (je présume) s'est éclipsé dans les limbes de la non-réédition. La citer au grand complet serait ardu et une recherche google vous permet d'y avoir accès facilement.

Cette liste est un who's who de la musique expérimentale des années 70. Des groupes qui méritent d'être découverts leur musique écoutée attentivement.

Il y a un type qui fait un blog où il est possible de downloader la musique avec des liens pour acheter les albums. Je le met ici et dans ma lsite de blog.

http://nursewithwoundlist.blogspot.com/

À l'Ouest de Pluton


Sorti depuis un bout de temps, ce film a dû être au cinéma durant une période où je ne consultais pas les hebdomadaires culturels car je n'en avais aucunement entendu parler.

C'est un ami d'adolescence (mon ami Denis; que je connais depuis maintenant... 17 ans..) qui me l'a suggéré et après le visionnement du film je comprends pourquoi 1) il l'a aimé 2) il me l'a suggéré.

Je ne sais pas si tous les adolescents du Québec vivent la même chose, ou s'il existe des groupes de jeunes spécifiques qui gravitent dans des systèmes solaires similaires. En reprenant des théories de l'astronomie, on peut considérer qu'il existe d'autres systèmes solaires, contenant des planètes semblables à la terre. Sur ces terres, s'y jouent des drames presque identiques aux nôtres, à l'intérieur de microsystèmes interreliés les uns aux autres.

Depuis quelques temps, on dirait qu'il se fait des films québécois dépeignant sa jeunesse de façon hyper-réaliste. Le film «Tout est parfait» en est un exemple et celui-ci aussi. De plus, dans ces films, on est happée par la beauté de la direction photo et une trame sonore sublime, construite de perles pêchées dans des scènes musicales indépendantes. Dans «Tout est Parfait» on nous sert Set Fire to Flames, Gillian Welch et du rap québecois (enfin!!). Dans «À l'ouest de Pluton» c'est Stars of the Lid et aussi du rap québecois (yes!).

C'est donc la petite histoire d'un groupe d'adolescents québecois, qui vivent leurs lots de drames individuels et collectifs. C'est dépeind d'une façon très réaliste, tant au niveau des dialogues, du scénario et des acteurs impliqués. Réaliste car on s'y retrouve. Du moins, moi je m'y suis retrouvé et je suis sûr que mon ami Denis aussi. En fait, pas juste lui. Tous les autres ayant parti du cercle d'amis de cette époque s'y retrouveront j'en suis sûr (Vendette, Martel, Jasmine, Bernard...). Car notre adolescence c'est des scooters, du skate, des partys qui peuvent finir mal, des batailles, de erreurs, des trips de bouffe à trois heures du matin, fumer du pot dans le sous-sol, fumer du pot tout le temps, des bands amateurs, soudoyer des passants de nous acheter de la bière au dépanneur, des chicanes avec nos parents, nos amis, des dealers plus âgés un peu weird et surtout, une recherche identitaire. Identité en formation qui, du jour au lendemain peut se retrouver éclatée par les autres et par le cadre...le cadre...

Enfin des films auxquels on peut s'identifier. Et avec le recul, c'est encore plus enrichissant. Je ne sais pa si c'est ça la jeunesse québécoise, mais ça ressemble drôlement à la mienne.

mercredi 27 mai 2009

Paul Metzger


Promo oblige, je me dois de glisser un mot sur Paul Metzger, pour ceux qui n'en aurait jamais entendu parler.

Paul Metzger est un musicien américain qui s'est fait connaître d'un plus grand public avec la sortie en 2007 de son album «Deliverance» sur Locust. Un disque où il improvise sur un banjo modifié avec 21 cordes. Je me souviens de cette soirée d'hiver au Atom Heart où j'ai demandé à Olivier de mettre ce disque dans le magasin...Pendant un instant je me suis senti transporté dans un autre univers, où le temps s'était arrêté, permettant une réflexion approfondie sur mon être...Naturellement, je n'ai pas pu ressortir du magasin sans. Depuis, je me suis procuré une autre superbe sortie, sur Archive cette-fois, qui me permet à chaque écoute de me transporter dans cette univers intemporel où je peux juste être moi-même...

J'aime croire que la musique dite «sacrée» à un effet voulu chez l'auditeur et que l'artiste est conscient de ce qu'il a voulu produire. Un peu comme les ragas indiens devant être écoutés à des momenst précis de la journée. Naturellement on verra des sonorités orientales chez Metzger, certains types de «tuning» peuvent susciter cette ressemblance.

Ce spectacle, le 5 juin au Centro Gallego, se veut la suite d'une série de show que j'ai commencé l'année dernière, intitulée «Meetings with remarkable men». En février 2008, c'était Daniel Higgs et Mike Tamburo qui s'étaient déplacés jusqu'à la Casa del Popolo. «Meetings »se veut une soirée en l'honneur d'un mystique du 20e siècle nommée G.I. Gurdjieff. La première édition présentait des artistes ouvertement inspirés par sa pensée et celle qui s'en vient se veut un peu plus subtile. Gurdjieff a introduit l'idée d'un art objectif et je crois que Paul Metzger incarne un peu cette idée, surtout grâce à l'état où son jeu nous transporte.

Ça se passe le 5 juin, au Centro Gallego (4602 St-Laurent) à 21h dans le cadre du Suoni per il popolo (voir plus bas). 8$ à l'avance, 10$ à la porte.

En première partie: Electric Kesdjan Ensemble

www.myspace.com/paulmetzger
www.paulmetzger.net

mardi 26 mai 2009

Le Japrocksampler de Julian Cope


Julian Cope est un musicien britannique qui a joué dans des groupes punks dont je n'ai jamais entendu parler... La première fois où il a attiré mon attention, c'est son enregistrement spoken word sur l'album «White 1» de Sunn O))) . Il s'avère qu Julain Cope est aussi musicologiste et qu'il a publié deux bouquins dignes d'intérêt dont le «Krautrocksampler» en 1995 et «Japrocksampler» en 2007. C'est le second qui m'intéresse ici, en raison de deux fabuleuses rééditions sur le lable suédois Drone Syndicate.

En tant qu'avide lecteur du magazine musical britannique «Wire», j'ai déjà lu la critique du livre Japrocksampler et j'ai lu quelques mentions sur Julian Cope. À ce moment je n'avais pas vraiment porté intérêt, le seul groupe que je connaissais étant le Flower Travelllin Band , et le eur album «Satori» ne m'avait pas vraiment accroché: trop rock, en avais-je conclu (je ne suis pas très rock, gros riffs de guits et drums prédominants...).

Mais voilà que j'entendis parler de Taj Mahal Travellers et Kan Mikami. Les premiers sont un groupe assez «droney» et le deuxième un chanteur folk japonais des plus viscéral. Le nouveau disque de Kan Mikami : «Juw» est un de mes albums préférés de 2008 (c'est pour ça que j'en parle!).

Mais voilà que Drone syndicate a réédité récemment les numéros 6 et 7 du top 50 Japrocksampler, soit: Love Live Life +1 «Love will make a better you» et Masahiko Satoh & Soundbreakers «Amalgamation».

Les années 70 semblent avoir permis aux japonais de se trouver un son propre, en marge des standards occidentaux et nous ont offert de sublimes oeuvres musicales. Ces deux disques sont complètement éclatés, c'est un mélange de jazz, de rock, de funk, de R&B, de musique traditionnelle japonaise et ce, dans une même pièce...Complètement hallucinant. Même les paroles en anglais (visiblement chantés par un japonais...) sont à leur place.

Merci donc à Julian Cope d'avoir ravivé l'intérêt dans le rock japonais des années 70, permettant la réédition d'oeuvres depuis longtemps épuisées.

Voici le top 50 de Julian Cope

Japrocksampler Top 50 Records

= 1. Flower Travellin’ Band “Satori”
= 1. Speed, Glue & Shinki “Eve”
3. Les Rallizes Denudés “Heavier Than a Death in the Family”
4. Far East Family Band “Parallel World”
5. J.A. Caesar “Kokkyou Junreika”
6. Love Live Life + 1 “Love Will Make a Better You”
7. Masahiko Satoh & Soundbreakers “Amalgamation”
8. Geino Yamashirogumi “Amalgamation”
9. Takehisa Kosugi “Catch-Wave”
10. J.A. Caesar “Jasumon”
11. Far Out “Nihonjin”
12. Les Rallizes Denudés “Blind Baby Has its Mothers Eyes”
13. Tokyo Kid Brothers “Thrown Away the Books, We’re Going Out in the Streets”
14. Far East Family Band “Nipponjin”
15. Speed, Glue & Shinki “Speed, Glue & Shinki”
16. People “ Ceremony- Buddha Meets Rock”
17. Blues Creation “Demon & Eleven Children”
18. Flower Travellin’ Band “Made In Japan”
19. Karuna Khyal “Alomoni 1985”
20. Les Rallizes Denudés «Flightless Bird (Yodo-Go-A-Go) »
21. Masahiko Satoh & New Herd Orchestra “Yamatai-Fu”
22. Magical Power Mako “Magical Power Mako”
23. Taj Mahal Travellers “Live Stockholm July, 1971”
24. Magical Power Mako “Jump”
25. Kuni Kawachi & Friends “Kirikyogen”
26. Brast Burn “Debon2
27. Akira Ishikawa & Count Buffaloes “Uganda”
28. Flower Travellin’ Band “Anywhere”
29. J.A. Caesar & Shirubu “Shin Toku Maru”
30. Gedo “Gedo”
31. Les Rallizes Denudés “December’s Black Children”
32. Datetenryu “Unto 1971”
33. East Bionic Symphonia “East Bionic Symphonia”
34. Stomu Yamashita & Masahiko Satoh “Metempsychosis”
35. Taj Mahal Travellers “July 15, 1972”
36. Toshi Ichiyanagi “Opera Inspired By The Works Of Tadanori Yoko’o”
37. Taj Mahal Travellers “August 1974”
38. Seishokki “Organs of Blue Eclipse (1975-77)
39. Joji Yuasa “Music For Theatrical Drama”
40. Group Ongaku “Music of Group Ongaku”
41. Far East Family Band “The Cave Down to Earth”
42. The Jacks “Vacant World”
43. 3/3 “Sanbun No San”
44. Blues Creation “Live”
45. Various Artists “Genya Concert”
46. Toshi Ichiyanagi/ Michael Ranta/ Takehisa Kosugi “Improvisation Sep. 1975”
47. Itsutsu no Akai Fusen «Flight 1& 2”
48. (Maru Sankaku Shikaku) “Complete Works (1970-73)”
49. Yonin Bayashi “Ishoku-Sokuhatsu”
50. The Helpful Soul “First Album”

www.japrocksampler.com

James Blackshaw: The glass bead game


Il y a de ces sorties d'album que j'anticipe vraiment. Quelques extraits sur le site du label ou autre site spécialisé et voilà, le tour est joué. La machine obssessionelle-compulsive se met en marche et il n'y a plus rine pour l'arrêter...Quand j'aime ce que j'écoute je deviens fou...je dois absolument me procurer l'album et ce, physiquement, pas en download. C'est ce qui est arrivé avec le nouveau disque de James Blackshaw sorti sur Young God records (en show au Suoni, voir plus-bas). Déjà le fait de savoir James Blackshaw sur Young God était allécheant; on pouvait s'attendre à quelquechose de plus accessible, lui permettant de toucher un plus grand public. Tous les professionnels de la musique s'entendent pour dire que ce jeune de 25 ans est un virtuose de la guitare à douze cordes. Depuis 2004, il accumule les sorties d'album à une vitesse hallucinante et collabore avec plusieurs artistes folk «outsiders» comme Current93 et Jozef Van Wissem. Avec ce dernier, il a formé le groupe Brethren of the Free Spirit et si ce n'était de la fâcheuse courte durée des albums, ceux-ci seraient la trame idéale d'un dimanche matin à l'église (!).

Voici donc son tout nouveau projet: The Glass Bead Game. Résultat....eeehhh...pas convaincant. Avec une instrumentation beaucoup plus variées que sur ses disques précédents et faisant appel à des collaborateurs, Blackshaw ne parvient pas à me faire revivre la gamme d'émotion que «O True Believers», par exemple, m'avait fait vivre. On l'a qualifié de cinématographique et c'est très juste, sauf que ce pourrait être la musique de n'importe quel film un peu dramatique...donc un peu générique. Blackshaw joue aussi beaucoup de piano sur ce disque et nous sert un hommage de 18 minutes à Charlemagne Palestine en fin de disque qui m'est apparu plus difficile à écouter que... 40 minutes de Charlemagne Palestine...

«Glass bead game» reste un beau disque, qui s'écoute facilement mais qui m'apparaît un peu trop propre face à ce que j'avais été habitué de James Blackshaw.

Ses premiers albums «Sunshrine» et «Celeste» sont des perles bruts qui méritent qu'on les découvre maintenant. D'autant plus qu'ils sont disponibles grâce au label Tompkins Square...

www.myspace.com/jamesblackshaw
www.tompkinssq.com

lundi 25 mai 2009

Limits of control


Tout d'abord il y a la musique...pendant un bout je me demandais ce que ça pouvait être; Bardo Pond? Earth? C'était lourd, lent, beaucoup de drones et très psychédélique. Le rythme de la musique se marie parfaitement au rythme des images...c'est un film lent...parfois très lent. Ce qui donne l'occasion à Jim Jarmusch de nous offrir un visuel fascinant pour un film des plus oniriques...Une citation du film nous ramène à cette réalité :«les meilleurs films sont ceux qui se confondent avec nos rêves». Et c'est ce qui se produit; on ne sait plus si on rêve, si les symboles inconscient se mêlent au réél, si on a affaire à une fable pseudo initiatique du style la Prophétie des Andes...

Le casting du personnage principal en la personne d'Isaach de Bankolé est génial. Je en connais aucunement cet acteur mais il semble tout à fait approprié pour ce rôle quasi silencieux, qui consiste surtout d' images plan fixe où «les acteurs ne parlent pas».

L'histoire est cependant un peu fade...genre de manifeste pour l'art en opposition à la consommation et la loi économique. Non, vraiment la beauté de ce film réside dans les images et dans la musique, où on retrouve finalement des pièces du groupe Boris, Sunn O))), Earth et les collaborations de Boris avec Sunn O))) et Boris avec le guitariste Michio Kurihara.


www.myspace.com/sunnofuneraldoom
www.myspace.com/earthofficial
www.myspace.com/borisdroneevil

dimanche 24 mai 2009

Suoni Per Il Popolo 2009



Depuis 2002 je suis un fan fini du Suoni. Depuis 2001, Montréal s'est doté du meilleur festival de musique «d'avant-garde» au monde. Je dis bien AU MONDE. Je ne connais pas d'autres festivals qui durent environ 30 jours et qui présentent des artistes de cette envergure...AUCUN. C'est pour ça qu'on doit remercier les gens de la Casa del Popolo pour ce qu'ils ont fait à cette merveilleuse ville qu'est Montréal...

Je ne compte plus les spectacles auxquels j'ai assisté depuis que je connais l'existence du Suoni et avec le Festival de Musique Actuelle de Victoriaville, j'y ai vu plusieurs des meilleurs shows de ma vie...
Cette année encore, les programmateurs nous offrent une programmation des plus excitantes. De plus, je me suis proposé comme bénévole pour plusieurs spectacles afin d'opérer la table de merch! Juste a y penser j'en bave...moi qui rêve de travailler dans un magasin de disque, voilà ma chance de faire comme si...


Voici certains concerts que je ne manquerais surement pas:

Vendredi 5 juin (Centro Gallego): Tout d'abord il y ce magnifique show organisé par moi (!) et le Suoni qui met en vedette Paul Metzger, Elaine Evans et le Electric Kesdjan Ensemble. Paul Metzger est un joueur de banjo complètement hypnotisant...n'imaginez pas qu'il joue du bluegrass ou autre clichés du genre, il a un style propre et a inventé un banjo à 21 cordes. Sur disque c'est tout simplement malade! Un de mes artistes favoris du moment. Il sera accompagné de Elaine Evans, qui joue de la trompette dans des pédales d'effets (je ne la connais pas beaucoup). Mais surtout, il y aura l'Ensemble Kesdjan!!! En version électrifiée!!! L'Ensemble kesdjan est mon projet d'improvisation (musique/paroles) où chaque show se veut la lecture d'un chapitre du livre de G.I. Gurdjieff «Récits de Belzébuth à son petit-fils». Le chapitre abordé pour ce show sera celui sur l'Hypnotisme (chapitre 32). Les musiciens sur scène avec moi seront: ypl, Léon Lo, Olivier Borzeix, Éric Gingras, Michel Meunier et Will Eizlini...à ne pas manquer.

www.paulmetzger.net
www.myspace.com/paulmetzger
www.myspace.com/elaineevans

Lundi 8 juin (Divan Orange): Je suis surpris de voir cet artiste belge sur la programmation...il s'agit ici du guitariste/bluesman extra-terrestre Ignatz qui a sorti de merveilleux disques sur le label (K-RAA-K)3. Il sera accompagné de Harris Newman en première partie...

www.myspace.com/ignazt
www.ignatz.be

Jeudi 11 juin (Sala Rossa): Michael Gira et James Blackshaw. Michael Gira est l'ex-leader du groupe Swans et se concentre sur son projet Angels of Light depuis déjà quelques années. Son label, Young God records, a fait paraître cette semaine le dernier disque du guitariste James Blackshaw. Le dernier Angels of Light est une oeuvre vraiment puissante et le nouveau James Blackshaw est encore dans mon lecteur...Les disque précédents de Blackshaw nous ont fait connaître un virtuose de la guitare à 12 cordes et des ambiances hypnotiques. Mon disque préféré demeure «Sunshrine» qui est sorti sur Digitalis, mais réédité récemment par Tompkins Square, avec toutes ses autres sorties...

www.myspace.com/jamesblackshaw
www.myspace.com/mgira
www.younggodrecords.com

Samedi 13 juin (Centro Gallego): Wow...Climax Golden Twins...avec en première partie Cian Ethrie... Climax Golden Twins, est un groupe très particulier qui accumule des albums vraiment disparates...pour ma part je ne me lasse pas de «Highly bred, sweetly tempered». Cian Ethrie est un groupe local à géométrie variable. On partage souvent des musiciens (dont Éric Gingras, Léon Lo...) mais je ne sais jamais lesquels...on peut s'attendre à tout.

www.climaxgoldentwins.com


Dimanche 14 juin (Divan Orange): Tom Carter du groupe Charalambides et Steve Gunn, plus connu pour son association avec le groupe noise GHQ. Un show de guitares si je ne méprends pas...Steve Gunn a sorti un superbe disque sur Digitalis l'année dernière intitulé «Sundowner», si le show y ressemble...

www.myspace.com/pyramidmerchandise

Samedi 20 juin (Lab synthèse): Sir Richard Bishop!!! De retour. J'adore Richard Bishop. Son ancien groupe, Sun City Girls est devenu par la force des choses mon groupe favori, autant par leur musique que par leur éthique de travail. En solo, Sir Richard Bishop joue de la guitare et ce spectacle fait partie de la tournée promo de son nouveau disque «Freak of Araby» qui sort prochainement sur Drag City.

www.sirrichardbishop.net
www.myspace.com/sirrichardbishop

Mercredi 24 juin (Sala Rossa): Il y a deux ans cétait Jandek qui jouait le soir la Saint-Jean...Une légende. Cette année ce sera nul autre que Ghédalia Tazartès avec son groupe Reines d'Angleterre. Ghédalia Tazartès est une de mes idoles...un ovni musical...iconoclaste et ce, depuis les années 70. Ses disques ont récemment été réédités sur le fabuleux label Algha Marghen...peu d'informations disponibles sur cet artiste. Si on me demandait avec qui j'aimerais collaborer le plus pour le prochain disque d'Héliodrome, ma réponse serait sans équivoque: Ghédalia Tazartès.

http://www.forcedexposure.com/artists/tazartes.ghedalia.html

Lundi 29 juin (Sala Rossa): Enfin!! Il était temps. Six Organs of Admittance à Montréal...j'ai raté le show de Ben Chasny il ya quelques années et je m'en voulais énormément... Cette fois-ci, j'y serais et vous aussi j'espère. Un artiste majeur dans ma playlist, ses albums ne m'ont jamais décu.

www.sixorgans.com
www.myspace.com/sixorgans

Pour la programmation complète:

www.suoniperilpopolo.org

vendredi 22 mai 2009

Adoration


J'ai beaucoup aimé le dernier film d'Atom Egoyan...
Je suis allé le voir avec une amie juive qui elle l'a trouvé moyen, mais a aimé comment était présenté le débat entourant le terrorisme...je me suis dit: soit c'est moi ou soit c'est elle qui est passé complètement à côté...

Le faux débat entourant le terrorisme m'est apparu plus comme un prétexte pour inclure des nouvelles technologies dans le film que comme trame de fond. Je dis faux débat car ça n'amène rien de neuf...les pro-ci condamnent, les pro-ça louangent...Il n'y a pas de réponse , ni de justification pour des actes désespérés.

C'est l'histoire d'un jeune qui , sous l'assentiment de son prof de français, fait croire à tous que son père est un terroriste palestinien qui aurait fait les manchettes au moment de sa naissance en envoyant sa femme enceinte comme bombe humaine dans un avion direction Israël...S'ensuit un véritable débat sur des forums-vidéos sur internet et l'histoire, qui se voulait un exercice en art dramatique, prend des proportions considérables.

Ce qui m'a le plus marqué pour ma part, est l'actualisation et la résolution d'un conflit oedipien avec le père chez le personnage principal. Celui-ci cherche à se réapproprier l'histoire de son père et de sa mort, invente une mise en scène le condamanant (et le défendant par la suite) et semble envier les moments d'intimité physique qu'il a avec sa mère.

Au travers cette lecture c'est un film touchant qui met en scène un des conflits majeurs vécu par l'être humain. De plus, la trame sonore, principalement Godspeed you black Emperor et Silver Mt Zion, est superbe.

Comme à la télévision


Depuis lundi, j'ai en ma possession le nouveau disque d'Omnikrom. Depuis lundi je jubile à l'idée d'avoir enfin une tribune pour en faire une critique. Cependant, j'en suis incapable...Premièrement car je n'ai pas encore réussi à écouter le disque au complet; il y a quelquechose que je trouve très agressant (selon ypl, la fréquence aigue des hi-hat) et qui m'empêche de me taper le disque d'un trait. De plus, je ne l'ai jamais caché; je ne suis pas un grand fan du genre hip-hop electro/club.

Donc je ne peux parler objectivement car j'ai arrêté à chaque fois après la toune avec Coeur de Pirate, durant celle au vocoder (ou autre machine) qui m'apparaît comme insuportable. Ce que je peux parler par contre, c'est comment j'aime JeanBart, Linso et Figure8. C'est drôle mais je considère avoir une relation particulière avec eux...peut-être est-ce parceque je les ai booké pour leur premier show où ils ont annoncé leur nouveau nom? Peut-être est-ce parceque j'étais un fan d'Êtres Abstraits et que je les menace régulièrement de leur faire une page myspace? Ou peut-être est-ce parceque je n'aime pas leur musique mais que ça ne change rien à l'opinion que j'ai d'eux...

Socialement, Omnikrom a soulevé bien des questionnements et en soulève encore chez moi. Suite à leur succès, une porte béante s'est ouverte dans le paysage artistique québecois pour des artistes hip-hop plus que médiocre...inutile de nommer des noms. On dirait que tant que le beat est «dansable», le flow et l'utilisation de la langue devient secondaire...et le message...tertiaire...

On a voulu prêter de nombreux messages à Omnikrom, dont le plus ridicule est de faire dans l'humour et qu'il faut prendre les paroles au second degré...bon...nombreuses sont les féministes s'étant prononcées sur le sujet, soulignant l'utilisation excessive du mot pute, les images dégradantes des femmes qui y sont explicitées...Elles ont peut-être raison les féministes, je ne pense pas qu'il y ait de second degré, seulement l'articulation de fantasmes inconscients de la majorité des jeunes hommes de leur génération qui ont grandi dans un foyer monoparental (hahahaha je me trouve très drôle ici!!). Parceque ce n'est pas juste le sexe qui y est dépeint, mais aussi le fantasme matérialiste de possession et d'accumulation d'objets et, s'ils n'assouvissent pas leurs fantasmes sexuels, ils assouvissent néanmoins leurs fantasmes matériels...

Je me suis longuement questionné sur les raisons du succès d'Omnikrom, j'aimerais tellement mieux que ce succès soit attribué à des artistes «conscients», «avant-gardistes», «intellectuels»...mais le monde, le réel, est tout autre. Le réel nous rapelle que nous vivons en société, dans un groupe social qui est soumis à une psychologie de masse pouvant donner naissance aux pires atrocités. Mais Omnikrom n'est pas une atrocité, c'est du divertissement. Du divertissement avec des bons beats (hi-hats un peu aigus...mais passons) et de la «merch».

Omnikrom c'est aussi trois individus qui évoluent dans un monde presque-imaginaire qu'ils ont eux-mêmes crée et auquel il ne croyait pas nécessairement. J'aime me rappeler d'Omnikrom comme de nerds de hip-hop expérimental, achetant toutes les nouvelles sorties sur Mush en vinyles, demandant comme cadeaux de Noël des vinyles à leur parents, faisant leur première soirée de poésie complètement nerveux, y rencontrant pour la première fois Ghislain Poirier, à l'époque beatmaker avant-gardiste....Et si je me rémémore tout ça, c'est que Gab et les deux Louis-Philippe n'ont pas tellement changé...un peu mais pas trop...J'ose affirmer ça car à deux reprises je les ai invité à participer à une activité dans l'organisme communautaire où je travaille et les deux fois ils se sont prêtés au jeu...Shit, ils ont même participé à une partie d'impro de théâtre...Et aussi parcequ'à chaque fois ils ont laissés une empreinte indélébile chez des jeunes en difficultés (que ces jeunes vont nier lorsqu'on leur demande directement mais qui en parlent encore entre eux...).

Parceque c'est ça aussi Omnikrom. Leur disque et leur musique je m'en fous en peu (pas mal même); les individus derrière la musique sont tellement plus intéressants...

mercredi 20 mai 2009

Ariel Kalma: Le temps des moissons


Voici la réédition d'un disque sorti en 1975, paru en édition limitée et avec les moyens du bord. Par manque d'argent pour le second pressing, Ariel Kalma a fait des pochettes blanches et y a dessiné sa main...

C'est suite à un voyage en Inde où il a apprit les rudiments de la musique modale indienne que Kalma a enregistré ce disque. Ariel Kalma est un joueur de saxophone et ce premier disque est de loin le plus intéressant car il a versé dans le new-age par la suite...Il nous offre ici une oeuvre remarquable où les overdubs de saxophone s'enchevêtrent les uns dans les autres, d'une façon qui n'est pas sans rappeler Terry Riley. On retrouve aussi des pièces étranges sans saxophone et sasn détails dans la pochette quant à l'istrumentation...YPL soupçonne un banjo à deux cordes...

Il s'agit un disque magique. Lors du pressage original, Ariel a demandé à l'ingénieur de créér une boucle infinie avec la dernière pièce, ce qui n'avait jamais été fait auparavant. Sur la réédition cd , les bonnes personnes de Beta-Lactam Ring ont conservé quelques minutes de ce loop sans fin nous donnant un aperçu du genre de transe pouvant être induite.

Il est dit de ce disque qu'il a brûlé des moteurs de tables tournantes, qu'il a amené des gens dans des endroits où ils n'étaient jamais allé et que, par l'usure du diamant de l'aiguille, les écoutes répétées modifiaient à la longue le son de ce loop sans fin...

www.ariel-kalma.com
http://www.blrrecords.com/


Ariel Kalma a un myspace mais je ne vous le recommande pas nécessairement...

Soul Music


Des fois il y a de ces phrases, ou des titres qui nous accrochent...Généralement, quand ça parle de rap, et bien moi ça m'accroche plus que d'autres genres de musique. C'est ce qui est arrivé après avoir lu la critique du disque de Movezerbe dans le Nightlife, ça doit faire deux mois. Le critique avait écrit à peu près dans ces mots: «...le disque de rap québecois avec le plus de soul depuis...toujours...» ou quelquechose du genre. Cette phrase a suscité une réflexion chez moi quant à ce que veut dire «avoir du soul».

Après maintes écoutes du disque de Movezerbe, je crois que le critique a voulu faire référence au genre musical qu'est le soul et c'est vrai qu'ils y font références, tant au disco qu'au soul, surtout avec l'utilisation des synthés. Pourtant, je crois que fondamentalement, avoir du soul implique beaucoup plus qu'un genre musical. Je reproche beaucoup à la musique québecoise d'en manquer...manquer de ce petit quelquechose qui vient résonner avec l'embryon de ce qu'il y a de plus intime chez moi. Pourtant d'autres musiques (peu importe le genre) le font, mais très rarement avec ce qui provient de chez nous...Que ce soit dans le jazz, la musique expérimentale, le hip-hop, il manque ce quelquechose de magique et surtout, je dis bien surtout, dans la musique francophone. Car les anglos ils réussissent plutôt bien...The Dears, Arcade Fire, Godspeed, Silver Mt Zion...plusieurs des groupes qui ont connu, ou connaissent, un succès international, présentent généralement cette caractéristique qu'est l'âme...

Donc, en écoutant Movezerbe, moi je me dis que ça manque atrocement de soul...Un disque solide, mais auquel il manque une intimité. Au fil des chansons on nous perd dans des pastiches de genres (soul (!), disco, reggae...) et on s'éloigne de ce que ces gars-là font de mieux: du rap. Sur papier c'est un all-star band: Accrophone, Boogat, Tom, Ken Lo, Karim Ouellet, Abidbox...mais au final...J'ai énormément de respect pour Boogat, ses deux albums solo sont , selon moi, des incontournables du rap québecois. C'est un MC lucide, avec un flow agile qui est capable d'écrire des perles de poésie. Quant à KenLo, il est la meilleure chose qui ait pu arriver au rap québecois depuis les 5 dernières années. Autant au niveau des beats ( écoutez Craquenuques mauves) que dans son rap (et surtout ses freestyles), il est un des rares qui m'impressione encore. Je connais moins les autres, mais je me dis qu'un projet avec KenLo et Boogat doit systématiquement être un bon projet...

Suis-je le seul à avoir trouvé ce disque kétaine? Plusieurs rimes, les refrains, la réalisation...il y a quelquechose d'affreusement kétaine...Même certains sujets abordés me laissent perplexe...Je suis sûr que live ce projet prends tout son sens, il y a suffisamment de talent dans ce groupe pour que ça lève au maximum mais quand même...Les meilleures tounes sont celles où ils rappent. C'est normal, c'est ce que ces gars-là font de mieux et mieux que beaucoup d'autres...

Pour en revenir à l'âme, il m'est d'avis que les humains naissent qu'avec un embryon d'âme. Ils doivent travailler consciemment afin de la développer et développer quelquechose qui leur est propre. Se perdre dans des genres, des clichés, faire au goût du jour...C'est tout, sauf travailler pour son salut.

Paix

http://www.myspace.com/movezerbe
http://www.myspace.com/kenlocapsules
http://www.myspace.com/kenlolenarrateur

mardi 19 mai 2009

D-Sisive: Let the children die


Le dernier album de Spiritualized «Songs in A&E», s'est faufilé dans mon top de l'année 2008 en raison du sujet lourd qu'est la maladie, de son traitement intimiste et de l'ambiance triste mais lumineuse qui y règnait de façon générale.

Donc quand D-Sisive nous sert une reprise de «Death take your fiddle» suivi d'un rap qui semble très personnel, j'approuve. Mais en lisant le livret, aucune mention de Spiritualized...bon ok. C'est peut-être seulement moi, mais j'aime rendre à César ce qui lui appartient...L'année dernière D-Sisive m'avait mis l'eau à la bouche avec la sortie de son ep «the book», que j'avais bien apprécié. Et quand mon ami Scott Da Ros m'a dit qu'il avait aimé son nouveau disque, je suis allé me le procurer au Archambault...(je déteste le Archambault mais ça reste un des seuls magasins à tenir les disques hip-hop de façon systématique...).

On souligne chez D-Sisive l'intimité de sa plume et....et c'est tout. Car en dehors d'un propos plus personnel que la moyenne il ne lui reste pas grand chose...Définitivement ce n'est pas le rappeur le plus excitant; son flow est prévisible et ne coule pas assez à mon goût...puncher ses rimes exactement sur le quatre temps n'est plus une qualité que je recherche dans mon écoute de rap...J'avais beaucoup aimé les beats sur le ep car ils s'éloignaient un peu de la tendance normalisante, tendance qui a su rattraper notre ami sur son long-jeu. Il y a encore des bonnes chansons sur cet album, avec d'excellents beats, mais elles se perdent dans un ensemble plutôt...normal. Je crois que le thème où D-Sisive semble être à son meilleur, et qui me touche le plus, est lorsqu'il aborde sa relation avec ses parents (ce qui donne deux superbes chansons) et aussi, lorsqu'il rappe sans beat. Son flow est rythmé comme un métronome et n'a pas besoin d'appui rythmique pour se tenir seul (ce qui est une qualité et un défaut en mon sens, car mon dieu que ça doit être plate écrire de cette façon). J'ai aimé aussi l'entendre chiâler contre la mentalité du rap commercial, comme c'était bien vu de la faire il y a dix ans, mais j'ai l'impression que lui-même est un peu rentré dans la vague...

Mais surtout, D-Sisive est bon lorsqu'il est seul sur ses chansons. Les quelques featurings (avec Classified, Buck 65, Sweatshop Union...) sont oubliables, les beats un peu trop générique et les textes...bon passons. J'ai été surpris de l'entendre chanter sur une pièce et ce qui m'a accroché le plus est le fait que ça me rappelait vaguement K-OS (dans le ton et le propos) sur son premier album, et du coup je me suis mis à penser que beaucoup de choses me rappelait le premier album de K-OS .... Clin d'oeil comme celui à Spiritualized? Ou appropriation inconsciente?

La question que je me pose est: qu'est-il arrivé avec le rap canadien? La scène indie est bien vivante mais ne semble produire que peu de bonnes choses. Les derniers bons albums canadiens que j'ai entendu sont ceux de Soso, Epic, Ira Lee, Noah 23 et Thesis Sahib...c'est pour dire (qui sont ceux qui les connaissent?)...Les trois derniers albums que j'ai écouté, soit celui de Selfhelp, Hermit of the Woods et D-Sisive sont beaucoup trop long et, hormis le dernier, je n'ai pas encore fini de les écouter. On dira que faire un disque de 70 minutes c'est de la générosité...oui mais faut du matériel pour 70 minutes...

Je m'ennuie du vieux hip-hop canadien, de Sebutones, The Goods, Kunga 219 et le premier album de Josh Martinez, le premier Swollen Members, Rascalz, Shades of cultures, Obscure disorder...maintenant ces artistes ont soit arrêté de faire de la musique ou ont changé leur vision de la musique passant de l'expérimentale/cérébrale à une musique beaucoup plus accessible...dommage...(surtout que j'ai l'impression que c'est ce qui attend notre ami D-Sisive)

En passant, si vous pouvez trouver l'album d'un MC nommé Apt, écoutez-le...C'est sorti il y a un bout mais je l'ai découvert récemment (merci Scott).


www.myspace.com/dsisive

pour acheter canadien:

www.phonographique.com

Joakim Skogsberg: Jola Rota


Je serais frappé d'anathème si, dans une vitrine me servant à exposer de la musique, je passais sous silence le seul et unique album de Joakim Skogsberg. Lors d'une conversation avec MGM (le rappeur, récemment critique au chômage du ICI), il mentionnait que les années 70 avaient vu la fin des A&R's dans les maisons de disques. Il parlait ici des vrais A&R, ceux qui cherchaient la nouveauté et prenaient des risques afin d'exposer au grand public des groupes offrant un son nouveau, pouvant se démarquer du lot. Cette époque a naturellement donnée lieu à la production d'albums aucunement conçus pour un grand public et qui se sont retrouvés entreposés dans des bureaux de labels, attendant d'être refondus.

C'est un peu le sort qu'à connu Jola Rota, sorti en 1972, et c'est grâce au label japonais Tiliqua qu'on peut avoir accès à ce joyau (et je pèse mes mots) de la musique psychédélique en format cd. Skogsberg est suédois et il rend hommage à ses origines en ponctuant son album de chants traditionnels appelés «jola». Les mélodies de ces chants sont accrocheuses, rappelant à l'esprit des berceuses ancestrales qui nous hypnotisent afin d'induire des rêves éveillés. L'artiste s'est beaucoup amusé avec l'overdub et a produit des pièces uniques, intemporelles qui, lorsqu'elles sont écoutées aujourd'hui, nous questionnent sur leur origine. Une pièce en particulier s'avère être un délire presque «kraut» avec un fourmillement de sons électroniques qui ne peut laisser l'auditeur indifférent. D'ailleurs, lors d'une pratique d'Héliodrome, tous se sont demandés ce que c'était et ont demandé à emprunter ce disque remarquable.

À surveiller sur la prochaine sortie d'Héliodrome (et dans nos shows), la reprise d'une des chansons de Skogsberg...

www.tiliqua-records.com
www.myspace.com/joakimskogsberg

lundi 18 mai 2009

Volcano the Bear


On me demande souvent ce que j'écoute en ce moment et j'ai toujours de la difficulté à répondre à cette question. J'écoute trop de choses et très diversifiées. Cependant je me plaît à répondre que le groupe que je trouve le plus intéressant pour le moment est Volcano the Bear. La réponse presque systématique: Qui ?!

VTB est un groupe d'Angleterre (un trio) qui depuis dix ans accumule les parutions intéressantes et surtout ces dernières années. C'est beaucoup d'impro, c'est très diversifié et il y a quelquechose de sauvage, d'indomptable dans ce qu'ils font qui nous surprend à chaque nouveau disques. Dans mon top de l'année dernière on y retrouvait «Amidst the noise and twigs» sorti sur Beta-Lactam Ring, mais il y a aussi le magnifique disque double «Classic Erasmus Fusion» sur le même label.

Certains tentent aussi l'aventure solo, c'est le cas de Daniel Padden qui a sorti en début d'année un disque que je considère encore sauvage «Pause for the Jet» et qui est à la tête d'un autre projet intitulé The One Ensemble. La plus récente parution du One Ensemble Orchestra est sur No-Fi et s'intitule «Other thunders» mais elle reste inférieure au superbe «The owl of fives» sorti sur Textile.

www.myspace.com/volcanothebear
www.brainwashed.com/vtb
www.myspace.com/oneensemble

www.blrrecords.com

Ramallah Undergound et le Kronos Quartet


Ramallah underground c'est le groupe de mon ami Boikutt (qu'on retrouve sur le disque d'Héliodrome), rappeur palestinien résidant toujours là-bas. Pour avoir eu la chance de faire un show avec lui à Ramallah, je me suis apperçu que c'était un rappeur hors-pair et que, niveau flow et technique, il n'avait rien à envier à personne.

Il y a quelques mois, son frère Aswatt, le beatmaker, a reçu un message du Kronos Quartet disant qu'ils souhaitaient reprendre une de leur pièce pour leur nouveau projet...Je ne sais pas ce qui me surprend le plus, que Kronos Quartet s'intéresse au rap ou que le rap soit suffisamment intéressant pour le Kronos Quartet...Toujours est-il que c'est chose faite et qu'on peut entendre la pièce sur le myspace du Kronos Quartet...

http://www.myspace.com/kronosquartet (la pièce se nomme Tashweesh)

Aussi:

www.ramallahunderground.com
www.myspace.com/boikutt

Erica Pomerance: «You used to think»


ESP-Disk c'est la liberté.

Dans les années soixante un riche mélomane a eu la brillante idée de partir une maison de disque où le moto est : the artist alone decide what you will hear on thier esp disk. Le résultat fut une étiquette d'avant-garde qui a permis la découverte et l'enregistrement d'oeuvres qui deviendront des incontournables dans la scène du Fre-Jazz new-yorkais. On pense entre autres à Spiritual Unity d'Albert Ayler la première sortie du label en 1964.

Mais ESP c'est aussi du folk et du rock d'avant garde, des genres malencontreusement laissés pour compte lorsqu'on parle de ESP. Les principaux artistes qui sont sortis sur cette étiquette sont sans l'ombre d'un doute Pearls Before Swine, The Fugs et Holy Modal Rounders. Suite à la fermeture du label, plusieurs enregistrements sont passés à l'oubli devenant des items de collections inestimables pour tout amateur de musique expérimentale. C'est ce qui est arrivé avec Erica Pomerance. Longtemps introuvable, You used to think a été réédité en cd il y a plusieurs années par Abraxxas (un label italien) qui avait recheté par le fait même plusieurs sorties de ESP. Mais encore, après une impression limitée, ce cd est retourné dans l'oubli et m' a coûté 30$ u.s. usagé sur discogs...

Mais les temps ont changé..ESP est reparti de plus belle, rééditant eux-mêmes leur catalogue et offrant au public de nouvelles sorties. Ainsi, l'album d'Erica Pomerance est redevenu accessible à tous et à bon prix.

Erica Pomerance est montréalaise, en 1968 elle se rend à New-York pour enregistré cet album par de heureux contacts. Le disque fut complété en deux session d'enregistrement, la première plutôt ordinaire avec des musiciens triés sur le volet mais pas la seconde... Nous sommes en décembre, il pleut, Ms. Pomerance est grippée et pense laisser tomber. C'était sans compter sur les effets médicinaux du LSD...Un des musiciens propose de faire de l'acide et voilà, on enregistre.

C'est le genre d'album qui nous fait se questionner sur la musique, sur l'enregistrement, la technique de studio, le hi-fi...Car ce disque s'écoute comme un trip d'acide. Certaines pièces semblent être totalement improvisées, où on s'imagine aisément le délire en studio (vers la fin), et d'autres sont des joyaux de folk psychédélique avec une instrumentation bigarée. En tant que francophone ont est agréablement surpris d'entendre des paroles en français sur la pièce «The slippery morning», chantées avec un accent des plus montréalais. Mais aussi ont s'apperçoit que le produit est brut, comme lorsqu'on entend Erica Pomerance tousser sur une chanson et continuer comme si de rien était, se demandant si elle n'est pas en train d'improviser les paroles...

Un superbe disque qui vaut la peine d'être acheté (chez Atom Heart !)

www.espdisk.com

Sublime Frequencies


Pour ceux qui ignorent l'historique derrière ce label en voici la genèse: Sublime Frequencies est le fruit de Mark Gerghis et Alan Bishop (un des Sun City Girls), ces derniers ont eu l'idée , suite à de multiples voyages, de faire des egnres de mixtapes de ce qu'ils entendaient à la radio où directement dans les villages. Naturellement, ils ont bénéficié de l'aide de plusieurs autres presonnes/amis qui ont aussi mis la main à la pâte. Le résultat est définitivement époustouflant.

Depuis leur début, de nombreuses sorties ont vu le jour et toutes sont des fenêtres sur une culture locale qui échappe d'ordinaire aux touristes, ou aux A&R des maisons de disques dites «World»...
On retiendra le Streets of Lhasa, Bush Taxi Mali, Folk and pop sounds of Sumatra vol.1 et2, Harmika yab-yum: folksounds from Nepal, Brokenhearted Draginflies, Groupe Doueh, Groupe Inerane...la liste des disques fascinants est longue....

J'aborderais ici deux parutions récentes, liées au monde arabe. Avant de partir en Jordanie en 2007 j'avais acheté le cd d'Omar Souleyman: Highway to Hassake (SF031) afin d'avoir une trame sonore pertinente à mon pèlerinage. À vrai dire, je n'ai pas eu à sortir le disque...Omar Souleyman est BIG...dans la rue et surtout dans les taxis. D'ailleurs mon oreille attentive m'a permis d'amorcer une conversation sur Souleyman avec un chaufeur de taxi dans un village isolé en route pour le Jourdain...à sa plus grande surprise....

Les jeunes avec qui j'ai discuté, trouvaient cependant que Omar Souleyman faisait partie du folklore et qu'en ce qui les concerne, il était plus un sujet de plaisanteries qu'un véritable musicien. Je ne reprendrais pas ici l'article paru dans le Wire du mois de mai à son sujet, donc je n'approfondierais pas sur la musique. mais écouter Omar Souleyman, c'est vivre une expérience intense où se mélange la musique traditionelle soutenue par un clavier des plus psychédéliques...


Plus récemment, Sublime Frequencies ont sorti la compilation: 1970's Algerian proto-rai underground. Avec des groupes tels: Boutaiba Sghir, Bellemou & Benfissa, Groupe El Ahzar et Cheb Zergui. Ceux qui connaissent le projet Jerusalem in my heart de Radwan Moumneh (pas chic chic, godspeed, hotel2 tango.....) vont y voir des influences certaines et , si vous appréciez Jerusalem in my heart (nom inspiré du titre d'un album de Fairouz) vous allez grandement tripper sur ce disque. Difficile à catégoriser, mélange de jazz, musique orientale, de funk (!?)....Ça m'a fait penser un peu à la série Éthiopiques quant à l'utilisation de cuivres mais en plus pété; des chant extatiques, de percus affolées et une ligne de mélodique de cuivre qui fait penser à des mariachis sous l'acide...


Définitivement un label à surveiller
www.sublimefrequencies.com
www.myspace.com/omarsouleyman

dimanche 17 mai 2009

James P Honey


Il s'agit ici d'un rappeur d'angleterre complètement inconnu à Montréal sauf pour quelques initiés. Je l'ai découvert sur myspace il y a deux ans et depuis les sorties d'albums s'enchaînent les unes après les autres.

Tout d'abord il y a eut le Ep Vol.3; une collaboration avec le beatmaker français Zoen, ensuite un album solo sur Milled Pavement intitulé «Hugely overrated by a tiny few», le projet Murmur Breeze avec le beatmaker Absurd (de France) et enfin le projet avec son compatriote lyriciste James Reindeer Rough tongue Surfaces... phiou....

Je crois que le Ep avec Zoen est la meilleure porte d'entrée pour apprécier le talent de James P. Honey. En effet, les beats sont suffisament minimaux pour permettre aux mots de prendre la place qui leur revient.

Malheureusement, les autres projets auraient largement bénéficié d'un budget post-production au niveau du mixage et du mastering... Ce sont toujours de superbes sorties; cd-r en édition limitée, pochettes faites à la main mais il semble que le mix inégal affecte la qualié de l'écoute.

Rough tongue Surface par contre ne souffre pas de cette contrainte, il s'agit d'un projet très expérimental et difficile d'accès qui rapporte cependant beaucoup à celui qui s'y aventure.

www.myspace.com/jamesphoneyjamesreindeer
www.myspace.com/jamesphoney
www.myspace.com/jamesphoneyzoen

The Thing


La semaine passée je suis allé à la Sala Rossa pour assister à l'épreuve de force physique qu'est un show de The Thing . Trio composé du saxophoniste Mats Gustafsson, du contrebassiste Ingebrigt Haaker Flaten et du drummer Paal Nilssen-Love, The Thing avait attiré mon attention lors de ma compulsion dans le free-jazz...Ils avait sorti un disque en 2001 avec la participation du légendaire saxophoniste Joe McPhee et j'avais entendu parler de Gustafsson grâce à un projet antérieur nommée Aaly Trio que j'avais vu à la Casa del Popolo. Ce spectacle faisait partie d'une tournée pour leur nouvel album intitulé «Bag it!» paru sur Smalltown Supersound et mixé par nul autre que Steve Albini !(c'est écrit sur la pochette, j'imagine que c'est important mais bon...)

The Thing c'est des compositions originales, des covers de jazz mais surtout des covers de rock: White Stripes, Pj Harvey, The Ex...façon free jazz...et disons que live...ça bûche en criss. Ils avaient déjà joué à la Sala Rossa il y a deux ou trois ans et étaient accompagnés de M. McPhee à ce moment. Ce show était époustouflant...les montées mélodiques ponctuées de passages totalement libres avaient laissés une impression solide sur mes oreilles.

Sauf que voilà...ce mercredi rien ne s'est produit... Qu'on ne se méprenne pas pour autant, le show était excellent seulement il manquait quelquechose. Peut-être est-ce la fait qu'ils terminait leur tournée Nord-Américaine à Montréal et qu'il leur manquait un peu d'énergie...peut-être est-ce parcequ'ils semblent s'être transformés en groupe rock avec des t-shirts identiques sur le dos et des t-shirts de tournées à vendre...

Le disque cependant est impeccable. Mais pour les habitués de Gustafsson et The Thing il reste un peu fade. Leur projet Two Bands and a Legend, avec Cato Salsa Experience et Joe McPhee (encore!) est largement supérieur au niveau créatif et beaucoup plus excitant avec des covers inspirés qui vous prennent aux tripes (je pense entre autres à leur version de Louie Louie...).

The Thing c'est quand même des grands musiciens, des jeunes jazzmen (+ ou - 40 ans) qui font exploser les structures de la musique afin de redéfinir les genres et si ce n'était de l'instrumentation, par moment on pourrait difficilement appeler ça du jazz...

Kill the Vultures: «Ecce beast»


Voilà un disque qui risque de passer inapperçu et c'est dommage.

Kill the Vultures c'est anciennement Oddjobs, qui se sont restructurés. Je me souviens d'avoir vu Oddjobs à la S.A.T. il y a quelques années en première partie d'Atmosphere et j'avais trouvé leur set-up honnête, sans plus. Mais là on parle de autre chose...

Gary Worsley de Alien8 m'avait fait écouté un démo qu'un groupe lui avait soumis et ce groupe était KTV. L'album éponyme est finalement sorti sur le label Jib Door en 2005, une sous division de Locust Music à New-York. À l'époque j'avais trouvé les beats trop agressifs et un des rappeurs ennuyant...Fast forward hiver 2007 et j'entends parler du second album intitulé «Careless Flame» toujours sur Jib Door... la claque...J'entendais à ce moment le disque hip-hop le plus excitant que j'avais entendu depuis un bout. Le groupe s'était départi du rappeur ennuyant (Advizer) pour ne garder qu'Alexei Casselle aka Crescent Moon.

Le mois dernier j'ai acheté leur plus récente parution et encore une fois je n'ai pas été déçu. Naturellement l'effet de surprise n'était plus là mais il s'agit encore d'un groupe qui prend des rsiques..et c'est ce que j'aime. Le single 14th street ritual est tout simplement génial. Le reste l'est tout autant mais faut aimer les beats sombres, les ambiance industrielles jazzy avec des paroles percutantes soutenues par un flow assez monotone qui ponctue très bien chacune des phrases de Crescent Moon. Ce dernier est un rappeur qui ressemble plus à Tom Waits que Kanye West...Les textes sont mi-chanté, mi-parlé, mi-rappé...mais il est doué d'un flow suffisamment cohérent pour permettre une écoute soutenue.

À suivre
www.myspace.com/killthevultures

Un début...

Fallait que je le fasse aussi. Plus fort que moi. Écire tout ce qui me passe par la tête et pas juste en faire des rimes. Et puis, le but c'est quoi...de se créer un following, créer un hype.... peut-être éventuellement me faire engager comme journaliste à Radio-Canada?

Faut voir...

Le khyroscope, comme le nom l'indique sera surtout une fenêtre critique sur ce qui m'entoure: les arts, les idées mais surtout la musique. Beaucoup de choses vont y passer, je risque de ne pas me faire que des amis...

Maintenant s'agit juste d'apprendre comment ce truc fonctionne pour en faire le meilleur usage possible.