mercredi 30 décembre 2009

Réflexions Montréalaises


Ces derniers jours je réfléchis beaucoup à la musique. En particulier la question soulevée lorsque je parlais du japrock et du krautrock, soit de leur naissance dans les débris encore fumant de la deuxième guerre mondiale. Ces deux pays ayant subit une défaite et l'humiliation qui vient avec, devaient se ressaisir et ce n'était pas de façon militaire...

Personne ne contredit aujourd'hui les puissances économiques que représentent l'Allemagne et le Japon,ces deux pays sont chefs de file dans leurs domaines respectifs avec une économie prospère. Suite à la deuxième guerre mondiale, comment ces deux pays ont-ils fait pour se recréer une identité et reprendre leur juste place dans le monde occidental? Si on regarde aujourd'hui la fascination de plusieurs occidentaux pour le Japon ainsi que le magnétisme de Berlin au yeux de la jeunesse hipster mondiale, il faut reconnaître qu'ils ont réussi quelquechose. Et je crois que cette fascination passe par la culture.

Si le japrock et le krautrock sont revenu au goût du jour, au point où on ressort des vieux albums depuis longtemps épuisés, n'ayant pas connu de succès majeur à l'époque de leur sortie, il doit bien y avoir une raison?

J'avance l'idée que la musique expérimentale (où les arts expérimentaux) est un vecteur de culture et ce qui fait grandir une nation...Si on regarde la France d'avant-guerre, de nombreux artistes allaient faire leurs marques, on peut penser à Pierre Shaeffer ou Pierre Henry, entres autres, plaçant la France à l'avant-garde de la culture et étant regardée avec intérêt par les autres pays. Mais depuis...

Suite à guerre il m'apparaît que ce sont les États-unis et l'Angleterre qui ont repris le flambeau; exode des artistes et penseurs dans ces pays aidant. Et puis ensuite, le Japon et l'Allemagne, où l'avant-garde à pris un peu le maquis et s'est constituée en marge des réseaux institutionnalisés. Depuis les années 60 les choses ont changé, évidemment.

Avec le recul je me demande ce qu'on dira de Montréal. Dans 40-50 ans, comment sera perçu et expliqué l'éclosion de la musique expérimentale à montréal à la fin des années 90. Quels facteurs seront isolés pour expliquer l'affluence d'artistes anglophones du Canada et des États-Unis à Montréal, venu créer de la musique pop d'avant-garde? Bon entendons nous, j'utilise avant-garde au sens «dilué» du terme et ne considère pas les démarches des gens comme Patrick Watson comme étant radicale, néanmoins ils osent prendre des risques. On va dire que les loyers ne sont pas chers, l'ambiance cosmopolite, les lieux de diffusion...mais est-ce tout? C'est sûr que Montréal est unique mais plein d'autres villes semblent aussi accueillantes.

Et puis la musique francophone? Les groupes qui ont fait de Montréal ce qu'elle est sont principalement anglophones (ou au mieux, bilingues). L'exemple principal qui me vient est sans contredit le groupe Godspeed you Black Emperor, qui sont les principaux artisans de cette reconnaissance culturelle que bénéficie Montréal. En étant plus populaires en europe qu'ici, en ouvrant des lieux de diffusions marginaux, ils ont pris les rennes de la scène expériementale et l'ont mené aussi loin qu'ils ont pu. Au tournant des années 2000, ce sont le groupes comme Malajube, Gatineau, Pas Chic Chic... qui ont pris les devants de la musique francophone québecoise, de la jeune musique francophone, osant incorporer à leur musique des éléments plus «weird» leur donnant un intérêt international que peu de groupes bénéficie.

Je me demande s'il n'y a pas un lien avec l'échec référendaire de 80...Car c'est cette jeunesse francophone qui aujourd'hui produit cette musique. Cette jeunesse issue des années 80. Si la défaite de la deuxième guerre mondiale a crée chez la génération d'après-guerre un envie de créer, de briser des barrières, peut-on faire le rapprochement avec le référendum de 80? Bon ce n'est pas une guerre mondiale, mais le Québec est comme un microsystème, un mini pays où tout prend une ampleur exagérée.

Parceque la musique expérimentale voyage, plus même que la musique pop en français. La musique expérimentale ne connaît pas les barrières de la langue, on peut créer dans une langue inventée si on veut.

Est-ce donc l'avenir pour le Québec francophone? Diffuser le français à travers la musique, rendre le français et la culture québécoise attrayante pour les autres? C'est un peu ce qui arrive; est-ce seulement moi où je croise de plus en plus de jeunes canadiens venus en immersion francophone à Montréal? Au lieu de miser sur une séparation physique, serait-ce possible au contraire de rendre le français plus intéressant pour le reste du Canada, pour cette jeunesse ouverte sur le monde qui semble prête à le faire? Je regarde autour de moi et considère les expériences vécues: mon ami Scott, à Montréal depuis plusieurs années déjà, ne parle toujours pas français mais en ressent une certaine culpabilité...c'est intéressant, car surement que cette culpabilité il ne voudra pas la faire vivre à ses enfants. Ira Lee, à Montréal depuis un peu plus qu'un an je crois, parle déjà très bien le français (ben pour quelque'un que ça fait un an qu'il est ici). En tournée en France, Thesis Sahib et Fritz the Cat, ontariens, se mordant les doigts de ne pas comprendre et parler le français tandisqu'ils avaient la possibilité de l'apprendre au Canada...

Et il y a plein d'exemples du genre. Donc, en créant une musique intéressante, d'avant-garde et en français, on peut déjà commencer à rendre la langue plus intéressante pour les autres. Pourquoi en écoutant Mattr je me dis que j'aimerais parler suisse-allemand? en écoutant Kan Mikami parler japonais? Parceque la musique me touche et transcende les genres...ça aussi c'est important. Du rock, il y en a dans toutes les langues/pays mais du rock expérimentale, avant-gardiste...un peu moins.

mardi 29 décembre 2009

Top 2009

Voilà , enfin....après de nombreuses réflexions et hésitations, je post les dix disques parus en 2009 m'ayant le plus impressionné. Aucun ordre précis, les genres sont différents, donc difficile de mettre un numréro 1. Je me suis permis de mettre les rééditions à part, j'en ai tellement acheté et écouté........

Vos tops sont les bienvenus, je suis toujours curieux de savoir ce que les gens écoutent...

- Oneothrix Point Never : «Rifts» (No Fun)

- Emeralds :« Solar Bridge» (No fun)

- Helen O' : «Self titled e.p.» (Le son 666)

- Blues Control : «Local Flavor» (Siltbreeze)

- Land of Kush : «Against the Day» (Constellation)

- Kill the Vultures : «Ecce Beast» (Self released)

- Current 93 : «Aleph at Hallucinatory Mountain» (Durtro jnana)

- Leyland Kirby: «Sadly, the future is no longer what it was» (Handle with Care)

- Sun Araw: «Heavy Deeds» (Not Not Fun)

- Wayfaring Strangers: «Lonesome Heroes» (Numero)

Top 5 Rééditions

- Ariel Kalma : «Le temps des moissons» (Beta-Lactam Ring)

- Masaki Batoh & Soundbreakers: «Amalgamation» (Drone Syndicate)

- Love Live Life + one : «Love will make a better you» (Drone Syndicate)

- Far Out Family Band: «Nipponjin» (Pheonix)

- Sergius Golowin : «Lord Krishna von Goloka» (Lion Productions)

dimanche 27 décembre 2009

Sun City Girls et ma maladie


Probablement mon groupe préféré, non seulement en raison de leur musique mais aussi par leur éthique artistique. SCG est un groupe pour lequel je voue un respect immense.

Le nombre d'albums que ce groupe a enregistré m'est presque incalculable vu la multitude de vinyles/cd/cassettes limités, des différents projets solo des trois protagonistes...bref, lorsqu'on pénètre dans l'univers des Sun City Girls on en sort pas indemne. Depuis le décès de Charles Gocher, le groupe a cessé de jouer live et les frères Bishop, après une tournée d'adieu à la mémoire de leur comparse, se concentrent sur leurs projets solo. Mon approche de la musique des SCG s'est fait à reculons; quand j'ai commencé à m'intéresser à la musique expérimentale, je n'ai vraiment pas embarqué dans leur trip. Je trouvais ça soit trop heavy au niveau de la guitare électrique, soit trop broche à foin. C'est lors de leur passage au Suoni (en 2004 je crois) que j'ai pu apprécier l'ampleur du phénomène. À cet soirée je me suis procuré un disque appelé «A bullet trough the last temple», disque numéro 4 d'une série intitulée Carnival Folklore Resurrection. Ce show s'est avéré plus une curiosité, je n'avais pas trippé tant que ça et j'avais traîné Séba de force quasiment (je ne me souviens plus s'il avait aimé ça !?). quand j'ai écouté le disque je suis tombé à la renverse; rien à voir avec la musique du show, c'était plus un délire free-jazz assez éclaté avec de la guitare acoustique sous influence...J'avais trouvé la porte d'entrée idéale pour l'amateur de jazz que j'étais.

J'ai alors commencé à chercher compulsivement de l'information sur ce groupe mythique sur les internets. Et j'ai trouvé plein de choses; leur histoire, les shows marquants, leurs voyages, l'intérêt pour l'occultisme et la religion hindoue...J'ai commencé à acheter aussi compulsivement ce que je pouvais trouver en cd: « Torch of the Mystics», «Flute and Mask», «330,033 Crossdressers from beyond the Rig Veda», «Kaliflower», les cd's manquant de la série Carnival Folklore Resurrection (12 en tout)....un enfer. Durant cette période j'ai appris à me familiariser avec ebay car c'était pas mal le seul endroit où je pouvais trouver les disques «out of print». Naturellement, «Torch of the Mystics» m'a coûté une petite fortune (40$ pour un cd....sans commentaires...) mais ça en valait vraiment la peine.

Comme beaucoup de leur fans, j'étais devenu accro et je me suis rendu compte que je n'étais pas le seul.

Je crois que dans des cas extrêmes comme celui-ci, de «collectionnite aigue», le meilleur cd des Sun City Girls est celui qu'on ne possède pas. Depuis plusieurs années maintenant, j'observe régulièrement sur ebay la mise en enchère éventuelle du cd 7 de la série Carnival Foklore Resurrection «Libyan Dream». Pendant des années, ayant perdu une enchère une fois, je ne l'ai plus revu. J'ai parfois fantasmé sur ce disque, espérant que le titre serait éloquent, nous montrant une des facettes musicale des Sun City Girls, celle qui nous transporte dans la musique moyen-orientale sous l'effet de puissants opiacés...

Peu avant Noël je l'ai vu sur ebay....J'ai misé, gagné et depuis reçu....Par contre je ne l'ai pas encore écouté. Quelquechose m'en empêche, comme la crainte de décevoir le fantasme que j'avais monté autour de ce disque. J'ai peur d'être déçu...Je souhaite pouvoir dire que c'est le meilleur disque des Sun City Girls, celui que j'ai attendu pendant si longtemps pour enfin être transporté au nirvana auditif...mais j'en doute un peu...et mon écoute potentielle est remplie de crainte...Peut-être que pendant le temps des fêtes je vais trouver le courage de le faire, peut-être que non....en attendant, je joue les collectionneurs compulsifs et le range à la place qui l'attendait, soit entre «Sumatran Electric Chair» et «Handsome Stranger»

samedi 26 décembre 2009

Phoenix Records


J'ai déjà parlé du Japrocksampler et des fabuleuses rééditions sur Drone Syndicate. Voilà maintenant que le label Phoenix réédite lui aussi quelques perles du top 50 de Julian Cope.

Ils ont réédité le #1 de cette liste soit Flower Travellin Band «Satori» mais je tarde toujours à me le procurer...je trouve ça encore un peu trop rock mais j'imagine que je pourrais m'y faire l'oreille à l'écoute.

Ces trois autres disques qui ont retenu mon attention. Le premier est celui de Ceremony «Buddha meets rock people». Très bon disque truffé de de breaks échantillonables ( et probablement échantillonés). Drôle de mix que des chants bouddhistes sur du rock mais c'est vraiment bien réussi. Une des pièces est un genre d'orgasmotron féminin assez intense mais somme toute pas vraiment déplacé dans le concept.Par contre, on m'a fait remarquer que l'intro et l'outro du disque ressemblent vraiment à du David Axelrod et comme je ne connais pas beaucoup cet artiste, je ne saurais dire qui l'a composé en premier, si c'est un emprunt, un clin d'oeil ou quoique ce soit d'autre.

Ensuite vient deux disques très semblable car une des pièces se retrouve sur les deux disques. Far Out «Nihonjin» consiste en deux longues pièces d'une vingtaine de minutes chaque. La première est chantée en anglais (langue seconde, précisons) mais c'est quand même excellent. Le deuxième morceau est la pièce titre du cd, pièce qui a été reprise quelques années plus tard par le Far East Family Band, soit le groupe Far Out avec d'autres membres. La deuxième incarnation du morceau «Nihonjin» continet des arrangements orchestraux et, tenez vous bien, Kitaro au synthétiseur!! Je vous disais que le New Age revenait en force...

Donc la dernière réédition est «Nipponjin» du Far East Family Band. Plus Krautrock que les deux autres (produit par Kalus Schulze....) c'est possiblement mon préféré des trois. Super psychédélique avec des mélodies accrocheuses, franchement, c'est assez surprenant...

Encore de superbes rééditions cette année, on dirait que ça n'arrête plus...Comment ne pas faire d'ombrage à la nouvelle musique qui sort actuellement ? Je vous le demande....

Définitivement, je vais me pencher plus en détail sur les groupes mentionnés dans le top 50 du Japrock sampler. D'ailleurs, c'est intéressant de constater que mes intérêts musicaux cette année ont été profondément marqué par le Krautrock et le Japrock...deux styles de musique différents mais similaires, en ce sens où les deux genres ont pris naissance dans des pays ayant «perdu» la deuxième guerre mondiale...Comme si cette génération née dans les années d'après-guerre ont voulu faire table-rase sur qui était fait et, qu'en même temps, cherchait à se distancer de la musique populaire américaine à laquelle ils avaient accès, intégrant des éléments musicaux propres à leur cultures respectives et en consommant abondamment des drogues hallucinogènes....Je pense que je vais lire les livres de Julian Cope...


lundi 21 décembre 2009

Franco Battiato: Sulle Corde Di Aries


Très embêtant cette année de faire un top des disques sortis en 2009...Il y en a plusieurs sorties remarquables mais , pour ma part, je me rapellerais de 2009 comme l'année où j'ai découvert le Krautrock...Les écoutes les plus excitantes que j'ai fait cette année sont toutes résultantes d'albums sortis il y plus de trente ans...

Probablement le meilleur disque que j'ai écouté cette année est le fruit d'italien et des années 70. Franco Battiato est un auteur-compositeur qui a connu, et connaît, un certain succès dans son Italie natale. Le très beau label Water a réédité il y quelques années deux des premiers disques de Battiato, soit Fetus (71) et Pollution (72). Le deuxième m'avait plus accroché et c'est au travers de ces arrangements complexes, tirant plus sur le prog, que je me suis fait l'oreille à sa musique. Paraît-il que la musique expérimentale était juste une étape dans sa vie, il est ensuite devenu un chanteur pop reconnu et se serait intéressé ouvertement à la philosophie de Gurdjieff...

Voilà qu'en surfant sur les internets je suis tombé sur une description du disque «Sulle corde di Aries» sorti en 1973. La description était suffisamment intéresante pour que je prenne une chance en le commandant sur ebay. Dès la première écoute j'ai été transporté...loin. J'ose affirmer que c'est un chef d'oeuvre, j'ose. Rarement ai-je écouter un disque si bien ficelé, mélangeant la musique prog, le classique contemporain, le jazz, la chanson, l'électronique....Le jeu de synthé est tout simplement phénoménal, nous rappelant au passage Terry Riley. Solo de clarinette free, paroles en italien et allemand (je crois) c'est vraiment sublime. Par moment on dirait du Penderecki se changeant par la suite en rock psychédélique avec un ensemble de cordes... Ceux qui ne connaissent pas encore devrais y jeter un coup d'oeil...

jeudi 17 décembre 2009

Ohmacht: «Sprachlos»



Lors de notre passage à Berne avec Héliodrome, Mich (du label Mism) tenait à me faire écouter un disque de rap local, disant que c'était le meilleur album de rap suisse. À peine l'a-t-il mis dans le lecteur que je me suis trouvé subjugué par la musique Après deux chansons je lui ai demandé de l'arrêter, que je devais me procurer cet album et l'écouter en entier dans un moment propice (le train par exemple).

Ce disque est le fruit d'un artiste suisse-allemand du nom de Mattr. c'est cependant sous le nom de Ohmacht que c'est sorti. C'est un des meilleurs disques que j'ai écouté cette année. Si ce n'était du fait qu'il soit sorti en 2007, il se serait retrouvé dans mon top de l'année. C'est malade (allo l'objectivité). D'abord , précisons que les paroles sont en suisse-allemand, ce qui fait que je ne comprend pas vraiment (ou pas du tout) ce dont il parle. Mais les beats sombres, tristes et mélodiques nous emportent sans problèmes. Il y a une aura de tristesse tellement belle dans cet album, qu'il nous est impossible de ne pas contempler la mort sans une certaine émotion desirante... De plus, l'utilisation de la langue, la musicalité, les intonations de Mattr, ses roulements de syllabes donnent un aspect quasi-religieux à la chose d'autant plus ennivrant. Parfois, sur certains refrains Mattr se donne des airs de chanteur d'opéra et c'est vraiment réussi; il véhicule une solonnellité incroyable qui fixe notre attention. L'émotion est à fleur de peau tout au long de l'écoute....quel disque....

On reprochera peut-être le fait de ne pas comprendre les paroles. Que dans le rap c'est important les paroles, blablabla....Un de mes diques favoris l'année dernière fût l'album «Juw» du chanteur japonais Kan Mikami. Il chante en japonais tout le long. C'est tellement intense qu'on se fiche bien de ce qu'il peut nous dire...Ne pas comprendre les mots peut être un avantage à l'écoute; on ne rationnalise plus, fini l'intellectualisation des mots, l'évaluation de l'usage de la langue, de voir c'est quoi le message....quand on ne comprends pas la langue on s'en fout un peu...on écoute différemment, avec le centre émotionnel et c'est encore meilleur...


lundi 14 décembre 2009

David Sylvian: Manafon


Je ne suis pas un vieux fan de Japan, ni de glam-rock par ailleurs. Je ne connais pas non plus la discographie abondante de David Sylvian...à vrai dire, je ne suis pas un vrai fan. J'ai découvert Sylvian avec le disque «Blemish», sorti en 2003 sur son propre label Samadhi Sound. Je m'y suis intéressé à cause de la présence de Derek Bailey et Christian Fennesz sur quelques pièces. À cette époque je m'intéressais de plus en plus aux alternatives qu'offraient la musique expérimentale à la chanson traditionelle, comment agencer les mots, varier les intonations, le différentes formes d'écoutes et surtout comment se coller vocalement à des musiciens qui improvisent.

J'ai lu la critique de «Manafon» dans le Wire, superbe pièce écrite d'une main de maître par Ian Penman, qui est probablement mon critique favori dans le Wire, mais trop peu publié ou sollicité. Penman ne se gêne pas pour faire des critiques négatives. En fait, la majorité de ce qu'il écrit est négatif ou très ironique. Il ne se gêne pas non plus pour attaquer des intouchables de la musique...Faut lire la critique négative qu'il a fait du disque de Bonnie Prince Billy «Master and Everyone» et la suite de lettres injurieuses provenant de lecteurs/fans furieux...c'est très divertissant... Ben il s'est permis un peu la même chose avec le nouveau disque de David Sylvian, allant même jusqu'à écrire qu'on serait mieux avec le disque de Polwechsel et John Tilbury intitulé «Field» (sorti presque en même temps sur Hat hut) ...

Faut expliquer: «Manafon» est superbe. La musique est vraiment captivante. Sylvian a fait appel à la crème des musiciens expérimentaux provenant plus des écoles européennes d'improvisation: Burkhard Stangl, Werner Dafeldecker, Michael Moser (tous trois de Polwechsel), John Tilbury, Keith Rowe (de AMM), Evan Parker, Frantz Holtzinger, Fennesz, les japonais Otomo Yoshihide, Toshimaru Nakamura , Tetuzi Akiyama....des géants de la musique expérimentale improvisée. Des géants je vous dit.

Ce que Penman reproche à David Sylvian, et il n'a pas tort, c'est que ce dernier n'a pas su utiliser à leur juste valeur les musiciens invités. Pas dans le sens où la musique est ratée et non inspirée, au contraire, mais plus dans ce que lui, en tant qu'artiste aurait pu parvenir à créer avec ces musiciens. Car effectivement, David Sylvian chante...il chante pas mal même, mais toujours de la même façon avec de légères inflexions ou changements rythmiques. Ce qui donne effectivement l'impression (comme le dit Penman) que les musiciens ont enregistré leurs tracks de leur côté, créant une trame sonore complètement merveilleuse et que Sylvian est juste venu enregistrer son chant par-dessus, une fois que tout était fini. C'est un peu dommage...

Phil Freeman, dans le très bon livre sur le free-jazz «New-York is now», reproche aux rappeurs ayant flirté avec le jazz de ne pas s'être laissé inspiré par le free. Il dit être tanné d'entendre des pièces clichées où un type rappe sur une rythmique en quatre avec des musiciens polis, qu'il rêve du jour où il entendra un rappeur en duo avec saxophoniste s'époumonant... (il n'a jamais entendu l'Ensemble Kesdjan certains shows...). Et c'est un peu le reproche qu'on peut faire à Sylvian...

Qu'y a-t-il de si difficile à s'enfermer dans le studio avec les musiciens, de se laisser inspirer par les petits accidents magnifiques qui sont en train de se produire et d'y contribuer ? Je sais la réponse, pour l'avoir expérimenter et c'est pas évident. Certains vocalistes s'en tirent bien mais c'est vraiment pas la majorité. En tout cas, si Sylvian l'avait tenté, ça nous aurait donné un disque drôlement plus intéressant.

jeudi 10 décembre 2009

Le retour du New Age




Il y a toujours eu de la musique chez moi. Enfant, mon père faisait jouer des disques à tue-tête dans le salon au grand désarroi de ma mère. Plus tard, quand ceux-ci se sont séparés, mon père continuait à être un grand mélomane et prenait le temps d'écouter de la musique, de s'installer dans le salon avec un verre de scotch et de mettre un disque pour l'écouter d'un bout à l'autre. Ce n'était pas un grand consommateur de musique par contre; il avait de nombreux vinyles et achetait quelques cd à l'occasion. Par contre, la musique qu'il achetait le plus était la musique New Age... Je me souviens de l'avoir accompagné à plusieurs reprises à la librairie Nouvel Âge sur Saint-Denis pour y faire sa sélection de disques/cassettes : Kitaro, Karunesh, Vangelis, pour nommer ceux dont je me souviens...Il en avait plein...Il achetait ces albums pour faire jouer dans son bureau et favoriser la relaxation. Mais dans les faits, on en écoutait beaucoup dans le salon, beaucoup.

Je ne sais pas à quel point cette expérience musicale m'a influencé dans l'écoute de la musique et mes goûts musicaux... seulement, je me suis surpris à écouter Terry Riley «Keyboard Studies» et penser à Kitaro. De plus, mon récent engouement pour le Krautrock vient un peu créer une continuité avec cette expérience du New Age... urgh...

Si j'en suis à ces réflexions, c'est que je considère attentivement mes choix pour le top de l'année 2009...et à vrai dire je suis bien embêté car les disque les plus excitants que j'ai écouté cette année sont sortis il y a plus de 30 ans...mais bon, deux se démarquent du lot et j'ai eu l'occasion de les écouter récemment. Disons, que ça se rapproche encore un peu plus du New Age...suis-je condamner à acheter un disque de Karunesh?

Le premier disque est un disque triple de Leyland Kirby, connu aussi sous le nom de The Caretaker. Kirby vient de sortir un disque triple de méditations électroniques au piano, très «droney», avec de subtiles mélodies envoûtantes. Et c'est triste aussi, très triste mais mon dieu que c'est beau. On l'a comparé aux «Desintegration Loops» de William Basinski mais je ne pourrais me prononcer car je tarde à découvrir ce dernier. Intitulés «Sadly, the future is no longer what it was», «Memories live longer than dreams» et «When we parted my heart wanted to die», Leyland Kirby nous transporte dans un monde de solitude, presque aquatique, où l'impression de silence est en fait constituée des bruits surgissant des profondeurs de notre inconscient...C'est très beau...

L'autre sortie du même qualibre est le disque double de Oneohtrix Point Never «Rifts», sorti sur le label No Fun. Ok, No Fun est supposé ÊTRE UN LABEL DE NOISE !? Mais disons qu'avec la tangente que prend le noise (voir Emeralds) c'est plus vraiment surprenant, mais quand même. Sur deux disques c'est un collage de samples , de sons de synthétiseurs, de voix, d'instruments, de loop qui invite plus l'auditeur dans le royaume dit de l'électronica que le noise à proprement parler. J'ai trouvé le deuxième disque un peu plus intéressant, l'inclusion de chant et d'échantillon de piano vers la fin m'a agréablement surpris.

Deux excellents disques électro sortis en fin d'année qui me ramène à mon passé de musique NewAge dans le salon chez mon père...nostalgie oblige, il figureront surement dans mon top de l'année avec le disque de Emeralds...

mardi 8 décembre 2009

Bring the Snow


L'année dernière, j'ai découvert sur le label Digitalis le groupe Twinsistermoon et leur superbe album «levels and crossings» depuis longtemps épuisé. Twinsistermoon est l'oeuvre solo de Mehdi Ameziane qu'on retrouve aussi dans le duo Natural Snow Buildings. C'est ces derniers qui ont retenu mon attention cette année avec plusieurs sorties, sur de nombreux labels différents et toutes aussi envoûtantes les unes que les autres.

Mais voilà que l'autre moitié du duo, Solange Guarte, sors aussi des disques sous le nom Isengrid...ça se complique. De plus, plusieurs de leurs sorties sont parues en version hyper-limitées et se font rééditées, parfois dans la même année...C'est donc cette année que je susi tombé sur les trois disques double du duo...trois disques double...c'est assez impressionnant. Même que la plupart des cd durent plus de 65 minutes...ça par contre c'est un peu abusif...Il m'est d'avis qu'un cd idéal devrait durer entre 40 et 50 minutes, maximum. Donc quand un disque s'étend sur plus de 75 minutes, ça devient excessif. Mais bon, revenons à la musique...

Depuis un bout de temps je voyais sur la mailinglist de Time-Lag la mention du cd double «the dance of the moon and sun» paru sur Student of Decay, avec en dessous une description très très élogieuse de mon ami Nemo. D'ailleurs il signe les liners notes... Cependant, il a fallu trois listes, donc trois mois pour que je puisse me procurer le dit objet, car dès l'instant où je le commandais, il était déjà épuisé..tout pour susciter encore plus d'intérêt.

En attendant, je me suis procuré l'autre cd double sur Students of Decay (!) «The Snow Bringer Cult», une entrée remarquée dans le monde complexe et partagé de Mehdi et Solange. Sur le premier on retrouve des pièces de chaque projet solo des deux et le deuxième cd est composé de morceaux de NSB. Une très belle sortie, très planante, taguée comme folk psychadélique et ce qualificatif lui sied bien. Des voix éthériques, du reverb immense, des moments acoustiques où les mélodies semblent s'échapper du magma sonore, comme attirée par vers lumière produite par le reflet de la neige.

Récemment, c'est sur le label Blackest Rainbow qu'ils ont sorti un autre cd double...sauf que ces albums sont accompagnés d'une bande dessinée traitant de vampires...bon la bande dessinée n'est pas malade, mais le format est intéressant pour une sortie cd. La musique reste semblable, par contre on peut trouver des moments plus «drone» moins mélodiques, mais tout de même similaire.

Je suis toujours impressionné de découvrir de la musique expérimentale faite par des français, drôle de préjugé je l'avoue, mais on dirait qu'il n'y en a pas beaucoup, ou s'il y en a, elle se rend difficilement au Québec (message). D'ailleurs, le dernier truc qui m'a marqué en musique expérimentale française est le projet l'Ocelle Mare, que je suggère aux amateurs de folk improvisé et déconstruit

dimanche 6 décembre 2009

La mort de Jack Rose


Il y a de ces nouvelles qui agissent comme des chocs, cette année on en a eu un bon lot...Personnellement, le décès des célébrités québécoises cette année ne m'ont pas vraiment affectée, question d'intérêt, c'est un peu normal. Il y eut aussi des décès de plusieurs grands du jazz cette année dont Rashied Ali, mais à soixante-dix ans et plus, c'est quelquechose à quoi on doit s'attendre.

Hier est décédé le guitariste folk Jack Rose d'une crise cardiaque à l'âge de 38 ans, c'était imprévisible... J'aimais beaucoup Jack Rose, je l'ai vu au moins 4-5 fois en show à la Casa et la Sala et à chaque fois il m'a transporté...Parceque c'est surement la caractéristique principale de sa musique; nous amener dans un autre plan d'existence, où les images se succèdent et où on ne sait plus très bien si on rêve ou si on écoute de la musique... J'ai été initié à sa musique par Justin à l'époque de Cd Ésotérik, l'album «Two originals of Jack Rose: Red Horse, White Mule & Opium Musick» venait de sortir sur vhf et Justin ne se pouvait plus, je devais absolument acheter ce disque. Je n'étais pas un grand fan de guitare acoustique/slide à l'époque, à vrai dire ça ne m'intéressait pas vraiment. Mais à l'écoute de cet album il y a quelque chose qui m'a frappé. Je ne sais pas si c'est certaines tonalité orientales, la présence de drone de tambura où les liners notes totalement cryptique, mais chose certaine, j'ai été happé de plein front par un genre musicale qui m'était inconnu. La musique de Jack Rose a été ma porte d'entrée dans l'univers des guitaristes folk et grâce à lui j'ai découvert une musique incroyablement fascinante, sensuelle, qui venait chercher quelquechose en moi d'indescriptible...

Par la suite je me suis initié à ses prédécesseurs: John Fahey, Robbie Basho, Leo Kottke, Sandy Bull, Peter Walker... ses contemporains: Glenn Jones, Harris Newman, James Blackshaw, Mike Tamburo, Keenan Lawler, Peter Gunn, Sir Richard Bishop, Tetuzi Akiyama, Tom Carter.....et la liste s'allonge... Paul Metzger, Daniel Higgs, Matt Valentine.......plein de musiciens qui m'inspirent et m'influencent énormément dans ma perception de la musique . Je ne peux être que reconnaissant envers Jack Rose (et Justin!). Certains de ses détracteurs disaient qu'il sonnait beaucoup comme John Fahey, mais comme c'est lui qui m'a fait découvrir Fahey....Un autre élément majeur de cette ouverture musicale fut la découvert du groupe Pelt, dont il faisait parti. Pelt est un de mes groupes favoris, où se mêlent drones, guitare accoustiques, manipulations électroniques et surtout improvisation...mon entrée dans le folk improvisé...

Par ailleurs, je réfléchissais justement cette semaine à l'avenir du genre musicale de la guitare folk. J'écoutais le nouveau disque de C Joynes «Revenants, Prodigies and the Restless Dead» et me disait que le genre arrivait à un cul-de-sac et qu'il allait devoir se réinventer. Sur cet album, il y a des pièces de guitare solo mais aussi d'autres où il est accompagné de d'autres musiciens, jouant de la zither, du banjo, de la thérémine, de la contrebasse...et je trouvais que c'était les pièces les plus réussies. Le décès de Jack Rose cette fin de semaine vient de confirmer mon entrée dans une nouvelle ère musicale...

jeudi 3 décembre 2009

Le Hip-Hop et moi : message aux rappeurs


Bon, j'ai déjà abordé ici les thèmes qu'on va retrouver mais toujours sous un angle particulier. Ce qui me fait réagir, c'est la lecture de l'entrevue de Manu Militari dans le Voir cette semaine. J'ai beaucoup de respect pour l'oeuvre de celui-ci, un des très bon rappeur québecois. Cependant, quand celui-ci se dissocie de la scène hip-hop ça me fait réfléchir.

La semaine dernière, dans un des hebdos anglophones, un rappeur de Velvet Trench Vibes disait la même chose : Je ne suis pas hip-hop, je ne me reconnaîs pas dans le hip-hop, etc... le plus étrange dans tout ça, c'est que je tenais le même discours il y a quelques années, quand je commençais à expérimenter avec le hip-hop... Mais jusqu'à preuve du contraire, Manu et Velvet Trench Vibe font du hip-hop, live band ou non... La notion d'identité à travers le hip-hop (et la société québecoise entres autres) est un sujet qui a mobilisé beaucoup de réflexion chez moi quant à savoir ce qui en était vraiment et aussi pour enfin parvenir à répondre aux questions c'est quoi le hip-hop et qui est hip-hop? On opposera que c'est surement pas nécessaire à définir, que c'est un genre d'élitisme et de ségrégation...ben ceux qui le pense n'ont pas tort...seulement c'est un peu plus nuancé.

D'emblée, il est important de considérer le hip-hop comme une culture, je ne reviendrais pas la-dessus. Culture profondément new-yorkaise qui s'est répandue à travers le monde de par son attrait pour la jeunesse. Jusqu'au milieu des années 2000, la culture hip-hop pouvait encore être considérée comme marginale et celà contribuait grandement à sa diffusion au travers de toutes les couches sociales de nombreuses communautés sur le globe. Marginale pricipalement car sous-jacente à la culture de masse, proposant une esthétique de vie différente et un modèle d'éthique tout aussi différent. Donc, ces facteurs (et d'autres surement) ont largement aidé à cette identification de masse de la jeunesse...

Abordons un peu l'identification. Lacan a introduit le concept du stade du miroir afin d'illustrer ce processus identificatoire, construit sur une notion d'idéal du moi. Cette impossibilité humaine à pouvoir se réprésenter à nous-même qui nous sommes, a laissé un trou énorme. Un trou par lequel passerait la culture, l'éducation, etc... On peut penser que la culture hip-hop est venue boucher ce trou (en partie). Et a permis à de nombreuses personnes d'arriver à une image d'un moi idéal plus ou moins satisfaisante (notons que le moi idéal n'égal pas Idéal du moi, selon Lacan). Tous s'entendent pour dire que l'adolescence est une période déterminante pour la construction identitaire et il n'est pas rare de voir le hip-hop s'instaurer chez l'individu durant cette période, lui permettant d'articuler une image de lui-même qui lui convient. Je parle du hip-hop mais ça peut être n'importe quoi, on s'entend...

Seulement, il arrive qu'en vieillissant, cet idéal se modifie et on s'identifie à d'autres choses, c'est normal. Rester dans le même état identificatoire nous promet de belles choses, qu'on peut voir avec la génération des 30 ans et plus, qui s'accroche de façon pathologique à des idéaux et des images légèrement puérils; fascination de la criminalité, obejctisation de la femme, accumulation de biens matériels à outrance, etc...vous voyez suremement où je veux en venir...

Est-ce que c'est ça le Hip-Hop? J'espère que non. En fait, non. Ce n'est pas du tout ça. C'est ce qu'on veut nous faire croire et ça réussit. La preuve, Manu Militari qui s'en dissocie...c'est assez éloquent. Pourtant, je suis persuadé qu'adolescent il s'est identifié à fond au hip-hop, même chose pour Velvet Trench Vibes, mais là ils ont grandi, n'écoutent plus vraiment de rap, ne partagent pas les valeurs médiatisées de cette culture...j'ai fait pareil mais maintenant je propose le mouvement inverse. Car ce sont eux, les rappeurs en marge de ce qu'on veut nous faire gober comme valeurs, qui peuvent contribuer à changer cet état des choses. Personellement, faire du rap implique s'inscrire dans une tradition culturelle propre au Hip-Hop; la musique, les propos, etc, peuvent complètement être en marge de ce qui est commercial mais ça reste du rap... Le rap n'est pas le hip-hop diront certains, c'est vrai. On peut faire du rap sans être Hip-Hop: Lucien Francoeur, Daniel Lavoie, Mc LaSauce...Des gens qui font du rap sans avoir cette notion d'identification avec la culture qui l'a vu émerger. Et s'ils l'avaient, je soupçonnerais un certain trouble de personnalité car le hip-hop répond bien aux adolescents, pas aux adultes...

On peut donc changer les choses, en affirmant haut et fort qu'on fait du hip-hop, et que dans le hip-hop il y a du bon et du mauvais. Qu'en choisissant de faire du rap, on a choisi aussi de s'inscrire dans une mouvance culturelle et qu'on accepte d'avoir à lutter pour montrer que le Hip-Hop , ce n'est pas nécesssairement ce qu'on veut nous faire gober... et j'en connais beaucoup de rappeurs qui pourraient porter le chapeau, rendant ainsi à cette culture un peu du bien qu'ils ont reçu lorsqu'ils se cherchaient et étaient en quête d'identité. Parceque le Hip-Hop se cherche présentement et est en crise. On peut tous fuir le navire et l'abandonner comme un jouet désuet, c'est possible...mais on peut aussi y rester et contribuer à changer des mentalités. À accepter aussi ce qui nous énerve de cette culture et qu'on rejette d'un bloc. Quand on me demande si je m'identifie à la culture hip-hop je réponds que je n'ai pas le choix...elle m'a tellement donné que je dois le lui rendre, en montrant que cette culture évolue, mûrit, se transforme, adopte des formes complètement fucked up/abstraites mais ça reste du Hip-Hop... même si ses puristes disent le contraire...

On m'a demandé en entrevue il y a quelques années c'était quoi pour le moi le hip-hop....j'ai répondu que je ne savais plus... À la limite on s'en fout de ce qu'est le hip-hop, tout ce que je sais c'est qu'en faisant du rap, j'en fais parti, Velvet Trench Vibes et Manu Militari aussi.