mardi 30 juin 2009

Six Organs of Admittance/Chris Corsano@ Suoni per il Popolo


Dernier show du Suoni que j'allais voir et suite à ma déception du 24 juin, j'étais un peu moins enthousiaste mais quand même confiant. Même si je n'ai jamais vu Ben Chasny en show, sa discographie est volumineuse et ses albums tous aussi excellents les uns que les autres. Si on me demandais quel est mon disque favori de Six Organs of Admittance, j'en serais bien embêté...
( mais je crois que je répondrais "Compathia"). La question qui était légitime de se poser par contre, était de savoir qui composerait son backing band. La présence de Chris Corsano sur le disque "School of the Flower" nous laissait pressentir qu'ils joueraient un peu ensemble, mais aussi le show de Magik Markers la veille, avec Elisa Ambrogio, qui prête sa voix sur le plus récent disque de Six Organs "Shelter from the Ash", pouvait suggérer une présence féminine toujours bienvenue dans des show de musiques expérimentales.

En première partie il y avait le groupe new-yorkais Zs , dont j'ai manqué la moitié du set car ils ont commencé à jouer à 20h15...Mais ce à quoi j'ai assisté s'est avéré très puissant et intense. Les quatre musiciens étaient assis en rond et se donnait à fond dans une séance de libération d'agressivité. Composé d'un saxophoniste, deux guitares (ou 1 bass 1 guit) et un drummer, la dernière pièce rythmée par un battement de mains impressionnant de la part du saxophoniste, en a laissé plus d'un pantois.

A suivi le set de Chris Corsano, jeune trentaine, drummer efficace, créatif, qui a joué avec plein de monde dans la scène free-jazz/expérimentale et qui a tourné avec Bjork pour son plus récent album. Chris Corsano est époustoufflant. Il s'agite sur son kit de drum d'une façon précise et énervée, y rajoutant des bols, des casseroles, des chiffons selon son inspiration et ce qui se trouve sous sa main et changeant de types de baguettes de façon spectaculaire. Sa bouche prend une importance capitale dans son jeu, y insérant pleins d'objets en attendant de les utiliser et se servant aussi de l'oralité dans ses accompagnements musicaux au mélodica et à un genre d'embouchure de clarinette collée à un embout de caoutchouc. Car Corsano s'accompagne lui-même. Se que je reprochais à Ghedalia Tazartes, lui s'en accomode plutôt bien, s'accompagnant à la guitare électrique, à l'archet, au mélodica, un autre instrument à corde son cru, synthé primitif loopé... Bref, ce n'est pas juste à un solo de drum qu'on a eu droit, mais à un set complet, varié et captivant du début à la fin.

La soirée s'est terminée avec Ben Chasny aka Six Organs of Admittance. Celui-ci s'est présenté seul sur scène avec seulement sa guitare accoustique, des pédales et son ampli. Il a commencé son set seul, nous livrant des chansons récentes se prêtant bien au setup guitare/voix. C'est un set poli qu'il nous offert, classique sans grande folie, jusqu'à ce que Chris Corsano se joigne à lui pour une deuxième moitié un peu plus éclatée et enlevante. Les deux ont offert une prestation remarquable, d'une physicalité indéniable, surtout pour les dernières pièces un peu plus heavy et, me semblait-il, plus improvisées (le rappel aussi). Belle soirée, qui s'est aussi pas mal terminée...

www.myspace.com/chriscorsano
www.myspace.com/zstheband
www.myspace.com/sixorgans

lundi 29 juin 2009

Musique esotérique


Quand j'ai commencé à m'intéresser à la musique expérimentale, je magasinais principalement à l'Oblique et au Archambault. Deux raisons: Je travaillais à côté de l'Oblique à l'époque et mon ami 1-2 d'pique travaillait au Archambault section jazz et musique actuelle. Je ne sais plus en quelle année la Casa del Popolo publia sa tentative de journal culturel, je crois que c'est en 2002. J'ai eu en ma possession seulement deux numéros de ce journal (dommage car c'était vraiment intéressant) et je crois que ce fut les deux seuls publiés...Cependant, il y a eu quelquechose qui a attiré mon attention dans le journal, l'annonce du magasin Cd Ésotérik sur la rue Sainte-Catherine près de Guy. En tant que francophone, se tenant principalement dans les secteurs francophones de la ville, j'imaginais que me rendre à cette boutique devrait être tout un périple. J'étais d'autant plus dubitatif quant à la raison pour laquelle je n'avais jamais entendu parler de ce magasin. Un jour j'ai décidé de m'y rendre et ce jour à, en quelque sorte, changé ma vie...


À peine entré que j'ai tout suite senti le potentiel de découverte de cet endroit, la section free-jazz était bien garnie, avec des disques que je ne trouvais pas ailleurs et les prix étaient nettement plus bas qu'au Archambault. Ce fut la fin de mon porte-monnaie. À chaque semaine je me rendais au Ésotérik, faisant des détours dans mes itinéraires histoire de voir les nouveautés au mur...Avec le temps, un itinéraire s'est développé où je passais de l'Oblique au Atom Heart et du Cheap Thrills au Cd Ésotérik. Mais Ésotérik était spécial. Je me suis senti tout suite compris dans mon amour du free-jazz par Chris, le proprio (ou gérant). J'y rencontrais aussi régulièrement Sixtoo , Éric Gingras, Ghislain Poirirer et autres freaks musicaux montréalais. Puis un jour, Chris m'a annoncé qu'ils engagaient quelqu'un pour remettre à jour leur section free-jazz. Bon, ok, pourquoi pas. Si seulement j'avais su...Cette personne arrivait de Vancouver pour s'installer à Montréal. Et cette personne a aussi changé ma vie. Je parle de Justin Evans. Ceux qui le connaissent savent à quel point c'est un être exceptionnel et je lui rend en partie cet hommage aujourd'hui car il s'est marié le 20 juin dernier. Facile de communiquer avec qulelqu'un de tellement gentil et enthousiaste, qui ne se gênait pas pour me suggérer des disques complètement obscurs et qui m'a fait découvrir des musiciens qui m'influencent encore à ce jour...


Avant je ne parlais pas beaucoup avec les autres employés, il y avait Jacob et Léon qui y travaillaient également. c'est Justin qui m'a ouvert les portes des magasins de disques et de la mine de musiciens remarquables qui s'y terrent. Quand je lui ai dit que faisais du rap, il s'est tout de suite enthousiasmé, déclarant que je devais être le seul rapper au monde qui écoute du Matt Valentine! Puis vint le jour où il m'a proposé de participer à un show qu'il organisait avec son groupe Rivers and Mountains au Divan Orange (en 2003 ou 2004). Pour cette soirée , je devais improviser une texte dont le sujet ne me serait donné seulement avant d'entrer sur scène. Le thème était "l'importance du dégoût dans la démarche spirituelle"...Il faut dire que c'était un sujet que je connaissais bien et qui ne m'a pas surpris car plusieurs conversations avec Justin tournaient autour de la spiritualité et ce , suite au fait qu'il avait vu un livre de Ouspensky sortant de ma poche de manteau. Lors de ce spectacle j'ai fait entres autres la connaissance de Will Eizlini et d'Emmanuel Côté, avec qui j'allais collaborer régulièrement pendant quelques mois dans une tentative de groupe qui comprenait aussi Jose Bernatchez (...dommage...). C'est aussi lors de ce show que j'ai pris conscience du potentiel d'improviser avec un groupe et c'est là qu'a germé l'idée de l'Ensemble Kesdjan, un groupe de rap expérimental improvisé... Et depuis 2004 j'ai eu la chance de jouer avec de fabuleux musiciens, dont beaucoup m'ont été présenté par Justin: Olivier, Will, Emmanuel, Léon, Gavin, Alex St-Onge, Colin Vernon et plusieurs autres.
C'est fou comment les magasins de disques ont changé ma vie...Car c'est pas juste au Ésotérik. Il y a eu aussi la première rencontre avec Ghislain Poirier au Cheap Thrills par l'entremise de Gary du label Alien8, qui a amené plein de choses par la suite (rencontre avec Gingras, collaborations, rencontre de Séba, show à New-York, Rap Maudit, meeting Omnikrom et Ghis...) et aussi le lien qui s'est instauré avec Michel de l'Oblique, qui collabore aussi à l'Ensemble Kesdjan et autres projets...et avec qui j'aime bien prendre un café les samedi et dimanche à l'Oblique.


Au plaisirs de vous y voir, là ou au Atom Heart quand rentre la commande de Forced Exposure...

Les cd's et le vinyles ne sont pas morts.

mercredi 24 juin 2009

K.A.N.T.N.A.G.A.N.O. / Reines d'Angleterre


LE show de la St-Jean au Suoni est souvent un évènement spécial. Il y a deux ans c'était Jandek et cette année c,est une performance de Ghedalia Tazartes et son groupe Reines d'Angleterre. En première partie nous avons eu droit à une performance écourtée du trio K.A.N.T.N.A.G.A.N.O. composé d'Alexandre St-Onge, Jonathan Parant et Alexandre Wilson. C'est la première fois que je les vois live, mais connaissant Alex St-Onge et la réputation de Jonathan Parant, ce en pouvait être vraiment mauvais. En fait, c'était excellent et si ce n'eût été de problèmes d'ordi, je crois que ce show se serait qualifié dans mes tops de l'année. En effet, un des laptops a palnté et a écourté brusquement leur set dans un moment vraiment sublime. Maintenant, la question que je me pose est qui de K.A.N.T.N.A.G.A.N.O. ou de Jerusalem in my Heart sortira un disque le premier. Alien8 et Constellation....qu'attendez-vous ?


Le show de Reines d'Angleterre ne m'a pas accroché...j'ai été incapable d'embarquer dans leur set, même que j'ai trouvé ça mauvais...Ghedalia Tazartes est un des artistes les plus original des dernières trente années, ses disques sont géniaux et n'ont malheureusement pas la reconnaissance qui leur revient. Mais en trio...non. Les deux autres musiciens du groupe sont deux jeunes électroniciens,vocalistes, noise...vraiment pas fameux. Seloon moi, ils prenaient trop de place. Je m'explique: vous accompagnez une légende....ACCOMPAGNEZ...c'était là le problème. Tazartes se perdait dans la masse uniforme sonore, qui finissait par se ressembler de pièces en pièces au fur et à mesure de leur déroulement. Les débuts souvent intéressants se terminaient de la même façon, avec les deux jeunes faisant des vocalises et un des deux jouant avec enregistreur cassette. J'aurais préféré voir Tazartes solo, s'accompagnant lui-même aux machines, ou sinon seulement avec un des deux, afin de mettre de l'avant sa voix et son chant...qui bien souvent se limitait à des fredonnements...Ou même, je me suis surpris à penser qu'il aurait été mieux accompagné par Alex St-Onge et Jonathan Parant...


Finalement on a eu droit à un set «noise», pas très original, si ce n'est de certains moments inspirés de Tazartes, qui smeblait quand même bien s'amuser, comparé à ces deux collègues...


Je recommande quand même ses disques, surtout ceux parus sur le label italien Alga Marghen: «Une éclipse totale du soleil», «Diasporas» et «Transports»

mardi 23 juin 2009

Ce qu'a vu le vent de l'est


Pour les soixante-cinq ans de ma mère, ma soeur a eu l'excellente idée de faire venir ma tante d'Égypte. Comme d'habitude, dans ces occasions, il faut amener un petit cadeau...Ma cousine m'a demandé ce que je voulais et , à l'époque, j'aurais aimé avoir des disques du compositeur Mohammed Abdel Wahab, et particulièrement au oud. J'ai eu droit à deux disques horribles intitulés «Oud bazar» les volume 1 et 2...Rien d'Abdel Wahab la-dessus...Je me suis rabattu sur Marcel Khalife et Munir Bachir.

Ces dernières années, on note un regain d'intérêt pour les 78 tours des années 40-50. De plus en plus de compilations voient le jour et nous initient à une musique intemporelle qui ressucite graduellement. Une des dernière en lice, est celle parue sur le label anglais Honest Jons «Open Strings: Early virtuoso recordings from the Middle East and new responses». Il s'agit d'un disque double, le premier comprend des enregistrements d'artistes provenant de diverses régions du Moyen-Orient (Turquie, Iran, Égypte....), tous compilés à partir de 78 tours. La qualité sonore est décente et ajoute un touche fantômatique à ces oeuvres musicales qui passent du oud au violon, au mini orchestre...Le second disque est la réponse moderne, soit une sélection d'artistes contemporains oeuvrant dans le mouvement «outsider folk». Les artistes modernes n'ont pas repris les pièces mais s'en sont inspirés. Il n'y a pas de surprises ici, chacun des musiciens est dans sa zone de confort et n'offrent rien de nouveau. Il s'agit de très belles pièces pour ceux qui apprécient le genre, pas la musique arabe, mais le folk américain réinventé. Beaucoup des artistes font d'ailleurs partie de mon «roster» de musiciens préférés: Paul Metzger, Six Organs of admittance, Michael Flower, Steffen Basho-Junghans, MV/EE et Sir Richard Bishop...

Parlons-en de Sir Richard Bishop. Samedi dernier il était en show au Lab Synthèse pour promouvoir la sortie de son plus récent disque «Freak of Araby». Tout d'abord, le Lab Synthèse est au bout du monde de la rue Beaubien, en un endroit où peu se rendent mais qui regorge de ressources comme Le Milieu, La Brique et le Lab, tous des endroits de diffusion artistique alternatifs. ENFIN!! Bon, le système n'est pas au point ( n'y joue pas qui veut...) mais c'est un début. Les gens amènent leur alcool, fument sur place...Richard Bishop de s'exclamer: «Man, I love this country!» Richard Bishop est un tiers du groupe Sun City Girls (mon groupe fétiche...) qui s'est éteint à la mort de l'un d'eux ; Charles Gocher. Richard Bishop épitomise le «dude» américain. Relax, ironique, la quarantaine, l'oeil moqueur...J'aime bien ce type. En plus il est super sympathique et se rappelle de moi à chacun de ces shows... Samedi il nous a offert un set festif accompagné du Freak of Araby Ensemble (i.e. sa première partie de tournée le groupe Oaxacan). Il a joué la majorité des pièces du nouvel album armé de sa giutare électrique; ses compos et des reprises de compositeurs arabes (Abdel Wahab!!), il a aussi offert un reprise d'une compositions des Sun City Girls, permettant aux musiciens de déraper un peu...

Enfin, je n'aurais plus à harceler ma tante et ma cousine pour de la musique arabe....les américains s'en occupent...

http://www.honestjons.com/label.php?pid=34152&LabelID=14815
http://www.sirrichardbishop.net/

mercredi 17 juin 2009

Emeralds ou la déconstruction des genres...


Je ne suis pas vraiment un adepte de «noise». Il y a certains trucs que je trouve intéressants mais ça reste somme toute assez limité. Je n'ai jamais vraiment embarqué dans le trip et j'essaye toujours d'apprécier Wolf Eyes, mais non. On dirait que j'ai besoin de calme. À vrai dire, j'aime le «noise» smooth: Graveyards, GHQ...mais est-ce encore du «noise»? Voilà un genre qui vient défier les catégorisations de la musique et c'est ce qui le rend intéressant. Montréal regorge de talent dans le genre, les gens du Son666 et Palsamany Tapes ne sont que quelques-uns des hérauts de la scène montréalaise, sans parler du «groupe vedette» Dreamcatcher. De plus, les groupes n'hésitent pas à eux aussi mélanger les genres; inclure de l'instrumentation accoustique, des mélodies, des paroles (i.e. le nouveau Wolf Eyes...)...difficile donc de cerner à quoi on à affaire, surtout que le genre ne se limite plus à de l'électronique. Plusieurs vilipendeurs diront que ce n'est pas de la musique, que ce ne sont pas des musiciens, qu'il y a rien là , facile de faire de la musique de cette façon... Je ne peux pas dire que ces gens ont tort. Mais ils n'ont pas plus raison. J'ai pris conscience de ce qu'était le «noise» grâce à mon ami Michel et pour avoir assister à des shows live. C'est surtout dans ces moments qu'on peut ressentir l'aspect viscéral du «noise», qui traverse nos oreilles pour venir se loger à quelquepart au niveau des intestins...Encore une fois ça nous rammène à définir ce qu'est la musique, ce qu'est sa fonction...Naturellement, il n'existe pa selon moi une définition acceptée par tous et les fonctions varient selon les individus, même chose pour les goûts...

Je suis donc au prise avec un problème de définition...c'est quoi du «noise»? J'ai écouté deux disque récemment qui m'ont fait remettre en question la compréhension que j'en avais, deux excellents disque. Le premier est la plus récente parution (je crois) du groupe GHQ «Everywhere at once», sortie en éditon limitée sur le label 3lobed et faisant partie d'une série nommée Oscillation III. 4 morceaux, un peu moins que 30 minutes de musique mais d'une indéniable beauté...Rien de trop abrasif, des textures, de la guitare accoustique, un peu de voix et beaucoup d'ambiances abstraites...GHQ est un trio formé de Pete Nolan, Steve Gunn et Marcia Bassett, chacun s'investit également dans des projets solos ou collaborent avec d'autres sur plein de projets, à un point tel que faire une ramification de tous les projets serait une chose très ardue...Mais de plus en plus, on dirait qu'ils intègrent des éléments folk à leur musique, peut-être cela est-il dû aux plus récentes explorations de Steve Gunn à la guitare accoustique et du projet Spectre Folk (!) de Nolan ... surement...Car le «noise» se présente vraiment comme une communauté, des artistes de partout dans le monde, des légendes (merzbow, lopez, incapacitants....), des fans qui se distinguent difficilement des artistes, un réseau de tournée établi à travers le monde et une quantité incroyable de micro-label, de sorties en cd-r, en cassettes, vinyl....qui font que les tables de «merch» en show regorgent de choses inédites, rares, sortie à coup de 50 copies...

L'autre disque qui m'a marqué est le disque de Emeralds «Solar Bridge». Le Wire l'avait placé dans son top 50 de l'année 2008 et je viens de l'écouter cette semaine. Encore une fois d'une durée d'un peu moins de 30 minutes, de la guitare électrique,des synthéthiseurs et de la texture...On a fait des rapprochements entre leur musique et celle de Tangerine Dream dans leur plus weird...C'est super envoûtant, d'un calme chargé, comme un ciel gris/noir qui menace de se déchirer mais qui ne le fait pas, car au loin il y a encore des rayons de soleil. Superbe mais ô combien trop court...

www.hansonrecords.net
www.threelobed.com
http://ghqzone.org/
http://pasalymanytapes.blogspot.com/

mardi 16 juin 2009

Tom Carter/Steve Gunn et Shawn McMillan au Suoni


Dimanche, une autre soirée chargée au Suoni per il Popolo. Le Divan Orange recevait Tom Carter (du groupe Charalambides), Steve Gunn (de GHQ) et Shawn Mcmillan pour une soirée de folk réinventé.

Étant encore responsable de la vente de marchandise, j'en ai profité pour demander une question à Peter (un des organisateurs) qui me chicotait: le Suoni a-t-il une entente avec le consulat de France afin d'avoir des bénévoles? Effectivement, il semble que plusieurs bénévoles sont d'origine française...son sourire m'en dit long : plusieurs sont des étudiants venus faire un stage au Québec en gestion d'évènements. Aaaahhhhh, il y avait bel et bien une explication.

Soirée de «merch» incroyablement occupée...les trois artistes avaient plusieurs LP et cd à vendre, différents prix, des trucs rares, pas beaucoup d'exemplaires de certaines parution, des prix excellents... bref le rêve de l'acheteur de musique compulsif...et il y en avait! Un en particulier, un homme d'âge mûr que je qualifierais de libidineux qui a acheté tout ce qui était possible, pour près de 300$. Le plus étrange est qu'il essayait de me dire qu'il manquait d'argent pour des trucs , comptant son petit change et revenait une minute après acheter d'autres choses avec des 20$....Je crois même qu'il a volé un cd de GHQ...mais bon, il a acheté pour 300$ de trucs...

Le show a débuté avec Shawn Mc Millan, un artiste que je ne connaissais pas et je suis surpris de ça...Son set était bien, sans plus. Très court, un peu de guitare électrique, des machines électroniques, du chant possédé...C'est son disque paru sur Tompkins Square «Catfish» qui m'a jeté par terre. Je l'ai acheté au show, écouté le lendemain et c'est tellement bon que je ne comprends pas pourquoi cette sortie m'a échappée (c'est sorti en 2006...).

L'aventure solo de Steve Gunn s'éloigne du «noise» auquel il nous avait habitué avec GHQ. Très bon guitariste, il nous a exposé une etchnique de fingerpicking impressionnante avec des pièces mélodiques, parfois déconstruites, très très très habitées...Variant entre les pièces instrumentales et chantées, il nous a offert une très belle performance. Son disque «Sundowner» sorti sur Digitalis, est un bel exemple de ce qu'il nous a offert ce soir.

J'avais déjà vu Tom Carte, il y quelques années à la Casa et j'avais trouvé son set un peu plat...j'avais donc certaines appréhensions. Cependant, après trois-quatre minutes, celles-ci se sont estompées...un set assez varié, avec une tendance plus «noise» mais somme toute mélodique. Très beau moment de musique auquel, malheureusement, peu de gens ont assisté...Mais avec plus de 550$ de ventes de «merch», ça peut compenser...

www.wholly-other.com
www.threelobed.com
www.digitalisindustries.com

dimanche 14 juin 2009

Climax Golden Twins/Cian Ethrie/Nu Pied au Suoni



Superbe show ce samedi au Centro Gallego. Une rare visite de Climax Golden Twins (la seule?) valait amplement le détour. Pour mon plus grand bonheur j'ai pu faire la «merch» pour la première fois au Suoni et j'ai ADORÉ VENDRE DES DISQUES!! J'aime ça, c'était le fun, je connaissais un peu ce que je vendais , j'ai eu un cd gratuit, j'ai assisté à un très beau spectacle...que demander de plus....

La soirée a débuté avec le duo Nu Pied, composé de Gavin Sheean et Sébastien Fournier. Les deux sont plus connus dans leurs projets respectifs que sous leur nom, Gavin est guitariste dans
Pas Chic Chic et Sébastien joue entre autres dans le band noise/métal (?) Panopticon Eyelids. Les deux nous ont servi un superbe set où les deux guitares s'emmêlaient entre elles, créant un juxtaposition de sons sublimes. Gavin est un excellent guitariste et compositeur, c'est quelqu'un qu'on se doit de suveiller, surtout s'il mène à terme ses projets solos...

S'ensuivit Cian Ethrie, qui pour ce spectacle, était formé d'un trio de guitare accoustique avec Francis, Éric et Marcello. Un set tout en douceur et en subtilité, Francis menant les deux autres dans un cycle mélodique lanscinant empreint du solennellité propre à un culte sacré...

Finalement, le clou de la soirée :CGT!! Ok, d'emblée il faut dire qu'on est devant un problème majeur quand il s'agit de décrire la musique du groupe...chaque disque est différent avec un line-up différent... Ce soir c'était le duo principal composé de Rob Millis et Jeffrey Taylor, tous les deux à la guitare. On voit pourquoi on les compare aux Sun City Girls, c'est un groupe qui aime rire, de soi et du public (dans un bon sens). De plus, leur participation au label Sublime Frequencies et leur compilation de 78rpm en font de solides alliés et, j'imagine, amis. Ceux-ci ont offert un set éclectique, relativement «noisy» avec des dérapages dans un crooning intense à la fin qui dérape en chaos infernal. Il faut dire que la table était mise, les gars de Nu Pied, leur criant des trucs du genre «You're not even twins!», «Do you think you're going to get laid talking about Swine Flu?!», faisant suite au commentaire de Ron Millis nous demandant de dire à Sir Richard Bishop, quand nous allons le voir la semiane prochaine (le 20), de lui dire qu'il lui avait donné la grippe porcine...

Une belle soirée où je me suis procuré le livre/compilation Victrola Favorites, qui va rendre jaloux Ypl...

Ah oui, quoi demander de mieux disais-je? la fille à le porte s'appelle Vanessa...

http://www.climaxgoldentwins.com/

http://www.climaxgoldentwins.com/victrolafavorites/

Busdriver: Jhelly Beam


J'ai fini d'être impressioné par des rappers qui rappent vite. Ce n'est pas la vitesse du débit qui fait d'un tel un bon rapper. C'est pas trop compliqué rapper vite, il s'agit juste de rester compréhensible...Bref, à chaque fois que j'entends parler de Busdriver on souligne la rapidité de son débit...ok, c'est vrai le gars rappe vite...bravo...puis après? Ben après c'est que depuis l'époque Projects Blowed, Busdriver n'a rien à envier à personne. Nous avons affaire à un rapper doté de beaucoup de charisme, d'humour et probablement du flow le plus mélodique dans le hip-hop en ce moment. Masi une lacune majeure le suit depuis ces premiers alums (Temporary forever entre autres); le manque de beats lui permettant de vraiment briller. J'ai essayé à plusieurs reprises d'aimer Busdriver, je n'ai accroché que sur «Fear of a black Tangent» et encore, je trouve cet album moyen. J'ai essayé aussi «The Weather» avec Daedelus et Radioinactive ...mais encore ... les beats, les thématiques, le flow enfantin de Radioinactive ne m'ont pas aidé à apprécier l'album que beaucoup citent désormais comme un incontournable.

«Roadkill Overcoat» paru il y a un an ou deux sur Anti/Epitaph m'est quant à lui apparu surfait...surtout dans la production de Nobody...un bon disque mais personellement j'ai préféré investir mon argent ailleurs. Ce qui nous emmène à la deuxième sortie sur Anti «Jhelly Beam». Quoiqu'on dise, Busdriver est un excellent rapper, seulement il ne peut supporter un disque à lui seul. Et il semble avoir compris. Les beats sont suffisamment variés, mélodiques et électro pour lui permettre de rapper à son aise sans avoir à s'époumoner dans des chants corrects, mais sans plus. Car s'il est un excellent rapper, c'est un chanteur moyen...Mais il rappe plus qu'il ne chante et les morceaux intéressants s'enchaînent les uns à la suite des autres. Superbes collaborations avec Nocando et Myka9 , une pièce de «art rap» brillamment réussie et une pièce intitulée «Quebec and back»...

Cependant, tous vont accrocher sur les premières lignes du disque: «Conscious rap failed us...» . Chacun va surement sourire à la première écoute (moi inclus), mais je serais aussi tenté d'y répondre :hmmmm ... Ouin...en partie mon gars. En quoi conscious rap failed us? C'est une question légitime, non? Ne serait-ce pas plutôt l'inverse: Busdriver failed conscious rap? C'est un discours que j'entends de plusieurs rappers s'étant fait des porte-paroles du «rap conscient», qui maintenant dénigre cette façon de faire...Sixtoo, TTC, Radioinactive, Omnikrom (un peu)...Que s'est-il passé? Nous a-t-il failli car ne présentait pas de porte de sortie au niveau financier? Parceque le public générl préfère entendre des inepties que de se faire sermonner? ou tout simplement car les tenants du rap conscient sont en fait aucunement capable de vivre selon les préceptes qu'ils mettent de l'avant et qu'ils ont plus embarqué dans le phénomène par un esthétisme (et élitisme) d'idées...? Quelle déception pour ces rappers de se retrouver dans un cul de sac à la fin des années 90 et au début des années 2000...TTC est un phénomène intéressant à étudier à ce sujet, Sixtoo aussi. Quand j'écoute «Ceci n'est pas un disque» « 50/50 where it counts» «The psyche continuum» et que j'entends après les discours tenus par ces mêmes personnes, je ne peux faire autrement que de me questionner sur le parcours artistique de ces individus ... Pourquoi? Pourquoi passer d'un discours «philosophique» , empreint de métaphores liées à un mysticisme biblique (Sebutones) à une abnégation totale du même discours? Dans le phénomène de la croyance et de l'adhésion sectaire on retrouve la même dynamique, où on investi une énergie équivalente dans l'adhésion et dans le rejet d'une même idée...

Conscious rap n'a failli à personne. Il s'est juste sclérosé dans un genre passé date, prisonnier d'un discours moralisateur reprenant les mêmes clichée depuis les 15 dernières années. C'est les artsites qui ont faillit à leur conscience et leur démarche. Engageant leur jeunesse dans des idées et dans une voie où personne n'en sort indemne et où, quand on en sort, il faut rejeter totu d'un bloc...

samedi 13 juin 2009

Lula Cortes: Rosa de Sangue


Voilà un nom qui n'évoque rien chez la plupart des gens...c'est étrange car avec le regain d'intérêt pour Os Mutantes et la vague Tropicalia, on aurait dû en entendre parler...Lula Cortes est une figure de proue du mouvement psychédélique brésilien et sa musique est mystérieusement tombée dans l'oubli. Il a participé à plusieurs projets dont le plus connu (!) est Satwa, un duo folk formé avec un certrain Lailson.

Depuis quelques temps, le label Time-Lag situé au Maine réédite certains projets brésiliens des années 70. Il semble que le Brésil ait plûtot mal réagit au mouvement psychédélique et que la musique qui en est issue a sombré dans l'oubli en raison de la répression exercée à son égard. Donc, Time-Lag se sont mis dans l'esprit de rendre accessible certaines oeuvres obscures du psychédélisme brésilien où, par le plus grand des hasards, on retrouve Lula Cortes. La première réédition fut l'album de Satwa qui est une perle de folk psychédélique. S'ensuivit le disque de Marconi Notaro, poète brésilien décédé en 2000, intitulé «No sub reino dos metazoarios» où les musiques sont composées principalement par notre ami Lula Cortes.

C'est cependant le label Mr. Bongo qui a mis la main sur le chef d'oeuvre de Lula Cortes, le disque fait avec Ze Ramalho «Paebiru». Ce disque est superbe...Nul besoin de comprendre le portugais pour apprécier la profondeur et la richesse du voyage intérieur proposé par cet album...Dommage pour Time-Lag, qui nous en aurait offert une version beaucoup plus esthétique que Mr. Bongo...

Mais Nemo, du label Time-Lag, a réussi à mettre la main sur le saint graal des albums obscurs brésiliens, un disque qui se revendait à des prix fous sur ebay «Rosa de Sangue», l'album solo de Lula Cortes sorti en 1980. Tous les musicens ayant pris part au voyage de Cortes se retrouvent sur ce disque et nous offrent une oeuvre remarquable, un peu plus rock que les disque précédents, mais tout de même digne d'attention...On y retrouve plus de paroles, de drums et d'instruments électriques mais l'éclectisme du disque nous ramène à une époque où il faisiat bon d'innover et d'explorer sans retenue....Pour être franc, des quatre disques nommés , celui-ci est celui que je préfère le moins. Mais il demeure tout de même une oeuvre incontournable de la musique brésilienne, du moins, celle qui ne se retrouve pas sur les compilations de danse latine...

Dans l'ordre:
1) Lula Cortes y Ze Ramalho : «Paebiru»
2)Satwa
3) Marconi Notaron: «No sub reino dos metazoarios»
4) Lula Cortes: «Rosa de Sangue»

www.time-lagrecords.com
http://records.mrbongo.com/artists/LulaCortesZeRamalho/

mercredi 10 juin 2009

Robert Wyatt: The end of an ear


La première fois que j'ai entendu parler de Robert Wyatt, fut dans les pages du magazine Wire (mon dieu que j'aime le Wire...). Son album «Cuckooland» avait figuré dans le top des disques de l'année. Je me suis donc empressé d'aller l'écouter et j'ai été séduit, par la voix mais aussi étrangement par le drum. Ce n'est que plus tard que j'ai appris qu'il était drummer. Wyatt était membre du groupe prog britannique Soft Machine, qui avait attiré ma curiosité car on leur prêtait une influence de free-jazz et que Kevin Ayers , dans son album «Joy of Toy», y exposait soi-disant des idées de G.I. Gurdjieff. Mais rien n'y fit, ni l'un ni l'autre ne m'ont intéressé. J'ai aussi essayé d'autres disques solo de Robert Wyatt, mais à chaque fois je n'étais pas convaincu. Voilà qu'il y a quelques mois, j'ai acheté au magasin de disque l'Oblique le premier album solo de Wyatt après l'accident qui devait le laisser paraplégique : «Rock bottom». J'ai écouté ce disque en boucle pendant plusieurs semaines en m'arrêtant chaque fois sur la superbe pièce «Alifib», un titre écrit en l'honneur de son amoureuse qui l'a soutenu suite à son accident avec qui il s'est marié...

Voilà maintenant que je m'intéresse un peu plus à la carrière solo de Robert Wyatt et après multiple hésitations je me suis arrêté sur l'achat de son premier disque solo officiel : «The end of an ear». Ce disque reçu, et bénéficie toujours, d'une critique mitigée... Plusieurs adorent tandisque d'autres reprochent un penchant trop expérimental. Mon verdict tend naturellement du côté des premiers. Je me demande souvent quels sont les critères nécessaires à l'appréciation d'un disque et je ressors souvent les mêmes: capacité de ressentir les émotions, de pouvoir m'identifier avec les paroles, le pouvoir accrocheur de la mélodie...mais j'oublie trop souvent un élément essentiel: l'excitation. En écoutant pour la première fois «The end of an ear» j'ai ressenti une fébrilité incroyable dès les premières mesures, et au fur et à mesure de l'écoute cette sensation ne dérougissait pas. WOW! C'est tout ce que j'ai à dire. Vraiment un disque excitant dans le bon sens du terme, en plus il est truffé de multiples breaks échantillonables qui, je crois, n'ont pas utilisé dans le hip-hop. Ça faisait longtemps que je n'avais pas ressenti ça et c'est définitivement quelquechose que je recherche, du moins dans ma première écoute.



en prime une superbe version de «Alifib» mais cette pièce est sur «Rock Bottom»

mardi 9 juin 2009

Sirius Respect


Je ne connaissais pas du tout le Respect Sextet avant la sortie de leur plus récent disque «Sirius Respect», qui se veut un hommage à la musique et aux personnes de Sun Ra et Karlheinz Stockhausen. Je connais plus Sun Ra que Stockhausen et ce que j'avais lu sur ce dernier ne me donnait pas le goût d'explorer sa musique plus qu'il n'en faut. Cependant, je me souviens que mon ami Justin nous avait fait écouter deux albums de Stockhausen lors d'une pratique de l'Ensemble Kesdjan et que la plupart de ceux présents avaient trouvé ça vraiment bon, moi compris.

Le Respect Sextet se sont donc donné comme objectif de reprendre des pièces des deux compositeurs et de les alternés sur le disque. Le résultat peut être déstabilisant, surtout lorsqu'on paire le compos plus big band de Sun Ra avec une pièce abstraite de Stockhausen. Néanmoins, ça marche et c'est rudement bon. Ils atteignent ici un bon équilibre entre la musique cérébrale et la musique divertissante. L'idée derrière ça était aussi de souligner l'origine extre-terrestre que se donnaient les deux conmpositeurs, j'ignorais ça de Stockhausen....

J'ai déjà cherché à commander des disques de Stockhausen sur son site mais les frais de transport sont faramineux et la commande compliquée...mais si ça intéresse quelqu'un, faites-moi signe , si on peut économiser sur le shipping....

www.respectsextet.com
www.myspace.com/respectsextet
www.stockhausen.org

lundi 8 juin 2009

Ignatz / Harris Newman


Je ne compte plus le nombre de fois que j'ai vu Harris Newman live...et pas parceque je le voulais, mais parcequ'il faisait les premières parties des Jack Rose, Glenn Jones, Peter Walker, Sir Richard Bishop et al. quand ceux-ci étaient en ville...Un jour je me suis tanné et j'ai décidé de m'abstenir d'aller voir les shows où il était en première partie. Mais attention, Harris Newman n'est pas mauvais, c'est un excellent guitarise et ses compositions sont belles. Seulement, il ne semble pas habiter sa musique, il y manque un petit je ne sais quoi...Ah oui, on parle de guitare ici, guitare folk plus précisément.

Ce soir il y avait le specacle de M. Newman et Ignatz à la Sala Rossa, j'y reviens à peine. Naturellement Harris Newman faisait la première partie...Sauf que cette fois c'était différent. Il a joué des pièces superbes, maîtrisée de façon presque parfaite, le tout dans un style inspiré des émules de John Fahey de ce monde (Glenn Jones et Jack Rose, entres autres...). Et à partir des deux dernières chansons, Harris a commencé à habiter sa musique...Difficile à expliquer comme concept, disons qu'il lui manquait un certain laisser-aller durant sa performance et qu'à un moment donné, cela a débloqué. Je ne connais pas assez sa musique pour savoir s'il jouait de ses compos (peut-être tirée de son dernier disque...?) ou des covers de folk, mais durant les deux dernières pièces il s'est produit quelque chose. Tant mieux, car c'est le meilleur show de Harris Newman que j'ai vu jusqu'à présent.

Ignatz a suivi avec un blues extra-terrestre, avec du reverb en masse et des paroles indiscernables. À la deuxième chanson j'étais ailleurs, il avait réussi à me faire rêver sans dormir, tout en étant concentré sur la musique. Sauf quand je suis revenu j'ai commencé à trouver le temps long...et son set aussi. Mais bon, le show s'est terminé avec une superbe collaboration entre Ignatz et Harris Newman (Harris a masterisé le dernier disque de Ignatz), qui est aussi endisquée. Pas trop long, quelques morceaux qui se sont avérés des perles d'impro à la guitare acoustique et électrique, Ignatz utilisant aussi ses effets et un synthétiseur Gakken comme le mien! Naturellement, je n'ai pas encore écouté le disque mais j'en reparlerais...


Bon j'ai écouté le disque. C'est excellent et les morceaux joués en show se retrouvent la dessus, ma préféré étant «political song for Carla Bruni to sing (with synthetiser)». Ma copie est 14/59...espérant qu'un label ait l'idée de génie de sortir un album complet...

dimanche 7 juin 2009

Don Cherry et Latif Khan: Sangam Music


Les années soixantes ont amené leur lots de musiciens exceptionnels. Pas seulemeent des musiciens mais aussi des individus qui se démarquaient énormément de la masse et qui ont contribué à une révolution des genres. Selon moi, la libération musicale qu'a instigué le free-jazz est un évènement majeur dans l'histoire de la musique. Malheureusement, beaucoup de gens regardent ce genre avec mépris et discréditent les musiciens qui ont fait trembler l'établissement complet de la musique...Je pense d'emblée à Cecil Taylor, Ornette Coleman, Albert Ayler, Sun Ra...Ces individus se sont manifestés à cette époque comme des révolutionnaires et ont payé cher de leur peau...La plupart ont dû s'exiler en europe pour pouvoir vivre de leur musique...Mais l'attention est souvent fixée sur les leaders, ceux qui avaient les idées. On oublie trop rapidement les musiciens qui accompagnaient ces leaders qui, selon moi, sont d'autant plus braves car ils ne recherchaient pas la gloire, sachant très bien que c'était le «Albert Ayler trio» , le «Sun Ra Arkestra» ou le «Cecil Taylor unit». Et là je pense à Sunny Murray, Gary Peacock, Alan Silva et surtout Don Cherry.

Don Cherry fut un trompettiste majeur à cette époque, a pris part à cette révolution de plein pied comme accompagnateur, mais aussi comme leader. Métis amérindien et afro-américain, ce musicien s'est imposé comme une figure incontournable des «nouvelles musiques», cherchant toujour à incarner l'ensemble de son héritage dans ses compositions et ses improvisations. Un de mes albums préférés est «Live in Ankara» où il monte un groupe avec des musiciens locaux et parvient à créer un hybride de free-jazz et de musique turque...ou sinon le disque avec l'électronicien Jon Appleton «Human Music» où il combine le jazz, la musique ethnique et la musique électronique (en 1970 ...).

Récemment s'est vu vu rééditer un oeuvre rare et obscure de Don Cherry; un duo avec le joueur de tabla Latif Khan. Ça s'est déjà vu me direz-vous. Effectivement, dans des pastiches indo-jazz du genre Shakti de John McLaughlin...là encore c'est tout autre chose que nous fournit cet enregistrement de 1978. C'est un échange. Un échange entre deux grands musiciens, qui sans délaisser leur traditions musicale respectives, s'inspirent allègrement de celle de l'autre pour créer un musique hybride appartenant à un autre monde. Sur ce disque, Cherry joue de la trompette, de la flûte de bambou, du synthétiseur, du piano, hammond organ et un timpani le tout servi avec des overdubs superbe qui ne prennent pas trop de place et laissent les musiciens respirer...

C'est rééditer par le label français Heavenly Sweetness
http://www.myspace.com/heavenlyssweetness

mardi 2 juin 2009

Il était une fois un collectif p.t. 4 et fin


Mener un label à sept est une tâche ardue. Au départ, chacun s'impliquait selon ses compétences et petit à petit les soldats sont tombé au champ de bataille. 1-2 d'piq, R.U., Rass et moi avont progressivement abandonné le navire par manque de temps et d'implication, sentant que nous nuisions plus que d'autres choses...Ne restait qu'Egypto, Naes et l'Intrus. Finalement R.U. a décidé de revenir dans le projet, mais seulement avec la sortie de Deluxxx. Je ne sais pas à quel moment Atach Tatuq a commencé à chier, mais j'imagine que c'est dans l'année 2004.

Définitivement, après la «Guerre des Tuqs» le navire AT sombrait...Cependant, je me souviens qu'Égypto était arrivé avec cette proposition: faisons un dernier disque, un street album, tiré à 1000 exemplaires, qui s'apparenterait plus à un mixtape qu'à un album à proprement parler. Tous semblaient d'accord et après chacun pourrait se concentrer sur ses projets personnels. Pour financer le disque on a décidé de le vendre à l'avance, donc de solliciter nos amis proches/fans pour qu'ils achètent leur copie du disque avant sa sortie.

Je crois que le tout à commencé à chier quand Outside se sont intéressé au projet. Voyez-vous, dès la sortie de l'album «Suce mon index» Outside Music s'est intéressé à la distribution de nos projets, ce qu'ils ont fait efficacement durant toutes ces années. Ayant toujours eu un souci du travail bien fait on s'est quand même forcé pour faire ce street album. On a embauché Sébastien Blais-Montpetit pour enregistrer (un ami à 1-2 d'piq, je crois que les deux travaillaient au Archambault) et aussi pour le mixer, ce qui a fait une sale différence je crois. C'est drôle, mais depuis totu ce temps, on a jamais investi d'argent dans un studio, il fallait toujours payer pour du temps d'enregistrement ce qui ne nous a jamais vraiment permis de faire des maquettes et de trvailler des esquisses de projet. En même temps, ça toujours servi de garde-fou nous empêchant de sortir de la merde....

Bref, Outside travaillait à la création d'une nouvelle boîte appelée Anubis; une association entre Indica, Outside et DKD et ils ont suggéré de prendre en licence notre projet en investissant de l'argent pour la promo et de l'aide pour des subventions. De 96 à 2004, Atach Tatuq n'avait jamais demandé de subventions...on s'était toujours arrangé par nous-mêmes...Naturellement on a accepté...Avec les répercussions qu'on connaît, presque un an de shows un peu partout dans les festivals de la province, album Hip-Hop de l'année à l'ADISQ...criss...un street tape...Le problème, c'est que pour embarquer à fond dans le jeu de nouvel emploi du temps, il fallait maximiser l'efficacité du label et se débarasser de ceux qui n'avancaient pas dans la même direction artistique, esthétique mais aussi idéologique...Du moins c'est ce que j'en déduis car je en faisais plus partie du label à ce moment et c'est de cette façon que j'interprète la genre de «renvoi» de l'Intrus...J'imagine que ça non plus a pas aidé la cause...Ce qui fait que AT Musique était maintenant géré par R.U., Égypto et Naes.

Au fil des ans, les noyaux se sont plus ou moins solidifiés selon les affinités, Rass s'est plus associé avec Dommages et Z'Intérêts de Casco et l'Intrus, qui est devenu le DZ (ou Dézèd) avec un membership autre que Atach Tatuq (DieWhen). Dee travaillait beaucoup de tracks et de shows avec Égypto, naturellement R.U. et Égypto continuaient Son2pt et R.U. et Arnak voulaient commencer les Ducs du Hasard. Jaber en tant que DJ a préféré arrêter de s'associer à Atach Tatuq et c'est DJ Ephiks qui l'a remplacé, un bon ami à Naes (saviez-vous que Ephiks a déjà participer au DMC?). Moi de mon côté j'ai préféré continuer mes affaires de mon côté car la direction atristique n'était plus la mienne, ce qui explique la présence de seulement un track solo de ma part sur «Deluxxx».

La dernière année de Atach Tatuq a été très difficile. Beaucoup de mésentente et de conflits non-dits entre plusieurs membres. Il est de mon avis que qu'on aurait dû arrêter les concerts bien avant ce qu'on a fait, c'est l'entêtement de certains qui, je crois, ont emmené une telle dégradation d'un crew qui se connaissait depuis près de 10 ans...Maintenant les conflits sont plus ouverts; altercations physiques, diss track et autres stupidités selon moi (normal, je ne suis pas impliqué directement...). Ce qui me fâche cependant, c'est de voir certains types s'approprier
du crédit quand il ne le mérite aucunement...quand je vois dans un vidéo un gars que je ne connais pas, qui n'a été nommé nul part dans cet historique (car il n'en faisait pas parti), prendre le Félix qu'Atach Tatuq a gagné à l'Adsiq et dire: «on va en ramener d'autres...» Ça me laisse bouche bée...Je m'en fous du trophée. Personnellement je sais que c'est pas mon apport qui a mené à ça, mais un apport collectif, nourri de 10 ans à se côtoyer et à faire de la musique. Donc quand quelqu'un n'ayant pas partagé cet historique s'approprie ce mérite, je me demande si c'est une joke, un diss ou juste pathétique...

Maintenant chacun fait ses trucs de son côté: Payz Play (R.U., Égypto, Naes, Ephiks), le DÉZÈD (L'Intrus, Casco, Die-When et d'autres) et moi de mon côté, tout seul avec Héliodrome. Rass a arrêté le rap pour se concentrer sur son enfant et sa carrière professionelle, 1-2 d'piq est devenu architecte et a arrêté de faire des beats, Arnak...je sais pas trop, ni pour MGM...je crois que bien des années de désillusion affectent grandement des gens qui s'impliquent de tout leur coeur dans une démarche artistique...et je crois que c'est ce qui est arrivé à Dee aussi...seulement ça fait un bout que ne l'ai pas vue...

J'espère que cet histoire vous a diverti et renseigné. Naturellement, plein de gens n'ont pas été mentionné, des gens qui ont gravité autour d'AT et qui se sont impliqués....mais c'est ma perspective et j'ai trouvé l'exercice très intéressant.

Paix
Khyro

lundi 1 juin 2009

Il était une fois un collectif p.t. 3


En écrivant sur ce sujet, plein de choses me reviennent en tête. Entres autres les trucs rares. Saviez-vous qu'il existe une autre version de la compilation Montréalité? avec une autre track de Traumaturges, une toune superbe de The Allions et je crois une autre track de Sekt Empire. Aussi, il existe une autre version largement supérieure du posse track de «Ça tape trô pour les faux»...Ça c'est sans parler du mixtape que Cut Killer avait fait avec des rappers de Montréal...qui a refait surface sur le web il n'y a pas si longtemps...je ne l'avais jamais entendu, je pensais que c'était jamais sorti. C'est drôle, on peut entendre moi et l'Intrus partager un instru la-dessus et de très bons verses d'MGM.

L'album «Suce mon index» avait déjà établi les bases de ce à quoi pourrait ressembler Atach Tatuq. En plus de Traumaturges se rajoutait Casco, R.U., MGM et Dee. Quoiqu'au départ MGM et Dee n'étaient pas super chaud à l'idée je crois, surtout MGM. Avec la dissolution de Jacob's Ladder on a tenté de rapatrié Divizion Blindée mais MGM ne semblait pas vouloir s'impliquer à nouveau dans un collectif. Arnak a embarqué par contre, Dee aussi.

S'ensuivit la sortie du vinyle Traumaturges/AT en 2001, si ma mémoire est bonne. Ce single avait comme fonction d'annoncer la sortie du premier album d'Atach Tatuq. Trois tracks sur ce single: Une toune de Traumaturges, une track R.U. et un posse track avec tout le monde devant se retrouver sur le disque. Déjà à cette époque je sentais que je m'éloignais de l'esprit collectif...La toune de Traumaturges sur ce vinyle s'intitule «Chu là». Je trouvais le concept et le titre pas vraiment intéressant et n'est pas voulu participer à cette toune. La toune de R.U. est excellente elle s'intitule «Mon Chum» et le beat est malade. R.U. a une autre track qui existe qui en quelque part (mais je sais pas sur quel projet...) qui s'appelle «Une vision». C'est deux excellentes tracks de R.U., si vous les trouvez, gâtez-vous. En passant, ce vinyle est tellement out of print que ça vaut la peine de garder votre copie...

En 2003 est finalement sorti le premier disque d'Atach Tatuq «La guerre des tuqs». Le concept du disque était de présenter une toune de chaque artiste d'AT Musique: Casco, Égypto, R.U., L'Intrus, Dee, Arnak, Khyro, Haikai (de Sekt Empire), 1-2 d'piq, DJ Naes et DJ Jaber.
Le disque a connu un succès d'estime auprès des médias et amateurs mais n'a jamais atteint le grand public. La majorité des beats étaient sombres et encore empreints de hip-hop abstrait. Le seul succès commercial était le track de Dee «J'técoeuré» qui a bénéficié d'un vidéo sans budget. Il y a de gros classiques là-dessus: «Le crachat et la chiure d'oiseau», «Gratè» (superbe toune de l'Intrus produite par RayRay), «Athé musique» (Trop Dope! mad props Arnie), le superbe instru «Épisodes», le beat de «Si tu fais le mal fais le bien»...Le visuel de la pochette est aussi impressionant, du beau travail de Jogues Rivard et de Francis Gélinas (de Blissa).

Le lancement au Cabaret Juste pour Rire fut un des meilleurs shows d'AT. La mise en scène, les décors, les projections...les graffers, les b-boys...C'est là qu'on a songé à embarquer des b-boys dans le crew d'AT. Le choix était presque évident; B-Boy Skywalker et Omegatron du Taktikal Crew étaient de ceux avec qui on s'entendait le mieux et, grâce à l'Intrus, on connaissait Skywalker depuis un bout (presque le début, 97 environ). Et surtout, l'ambiance était encore amicale...

En nommant Jaber plus haut, je me surprends à l'avoir oublié de mon historique... Jaber était aussi DJ dans Jacob's Ladder et travaillait beaucoup avec Naes et Dee. Jab a sorti un mixtape je me souviens pu en quelle année, mais c'était une tuerie! Les tracks de l'Intrus, Dee (en italien), Chance, Égypto, Ravette, complètement malade....dommage que Jaber ait préféré se retirer...c'était un dope graffer aussi, qui writait avec Kops Krew.


suite fin dans la prochaine partie...